Articles taggés avec ‘Louise Michel’

Quand on jugeait les anarchistes


samedi 7 mai 2016 par JMD

Le titre de l’ouvrage était alléchant, la première de couverture joliment faite et l’idée originale. En publiant les chroniques judiciaires d’Albert Bataille, les éditions de La Louve offraient au public un aspect trop rapidement abordé de l’histoire de l’anarchie. Les articles du journaliste au Figaro vous font entrer dans la salle d’audience et vous allez assister aux procès des poseurs de bombe mais aussi à ceux des théoriciens de la cause libertaire. Vous naviguerez en eaux troubles, le drapeau noir flottant, les marins sont connus en cette fin de XIXe siècle. Ils se nomment Ravachol, Henry, Caserio mais aussi Michel, Fénéon, Faure ou Grave et ils défrayent la chronique judiciaire. Vous allez découvrir, nous dit finalement le préfacier de cette chose décevante, un monde inconnu. A moins que ce ne soit le contraire. Le livre n’est pas si décevant que cela, c’est l’appareil critique qui manque de profondeur et verse dans les stéréotypes les plus éculés : l’anarchie lié au nihilisme russe, des terroristes agissant en réseau ou encore ayant mal digéré d’ardues doctrines sociales, le tout se noyant dans un manichéisme de bas étage. Lire le reste de cet article »

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La banlieue Nord de Paris et le péril « anarchiste »


samedi 6 juin 2015 par JMD

Gavroche

N°97, janvier-février 1998

La banlieue Nord de Paris et le « Péril anarchiste » 1880-1895

Les quartiers de la banlieue Nord n’ont pas très bonne réputation en cette fin de XIXe siècle. Réputation que la banlieue a d’ailleurs elle-même contribué à forger. Après les décennies 1860-1880 au cours desquelles la capitale a rejeté ses industries les plus polluantes et avides de main d’œuvre vers sa périphérie, la prise de conscience de la spécificité de la banlieue génère de vives controverses avec Paris. Les conséquences de l’industrialisation et de la poussée démographique provoquent des réactions de rejet largement relayées par la presse. Le Journal de Saint- Denis, qui couvre la moitié de la Seine-banlieue, reproche principalement à la capitale « son envahissement par la lie [de la population] parisienne, qui vient chercher asile et coups à faire en banlieue ». Il évoque également « les voleurs et les assassins qui érigent domicile dans la zone »[1].

Cette évolution sociologique aboutit également à une recomposition politique. La banlieue Nord sécrète ainsi les premières municipalités socialistes : Saint-Ouen en 1887 et Saint-Denis en 1892-1894. Les outrances du conseil municipal dionysien à l’égard de la police et son anticléricalisme exacerbé alimentent déjà les colonnes de la presse bien pensante. Lire le reste de cet article »

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La Vierge des opprimés


mardi 13 janvier 2015 par JMD

La Vierge des opprimés (Louise Michel)

Saint-Étienne, le 4 juin 1890. Poésie de Jean-François Gonon, air : Ne reprochez pas un bienfait ou les Vendanges de la République, Saint-Étienne, imp. Ménard, [1890].

In Gaetano Manfredonia, Libres ! Toujours …, Atelier de Création Libertaire, 2011, p.80-81

Un jour, le ciel s’est éclairé,

Le soleil a lui dans mon bouge ;

J’ai pris l’arme d’un fédéré,

Et j’ai suivi le drapeau rouge.

Eug. POTTIER

Dans tous les temps des gens sans âmes

Ont raillé gaiement à foison,

De vrais martyrs, hommes et femmes,

Dans l’exil ou dans la prison.

Jadis, la horde détraquée

Des sots qui fourmillent partout,

Traitait Jeanne d’Arc de toquée

Et Christophe Colomb de fou ! Lire le reste de cet article »

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L’illégaliste est-il notre ami ?


samedi 30 mars 2013 par JMD

Illégalisme ? Propagande par le fait ? Bien souvent lorsque l’on évoque le banditisme et la violence anarchiste, le commun ne retient par le biais d’un consumérisme voyeuriste que les mots banditisme et violence, reléguant de facto l’expression politique au rang des excuses faciles. L’article de Françoise Trapellier, en 1977, n’échappe à la règle en dressant une condamnation a fortiori de l’illégalisme et de la propagande par le fait. Reprenant à son compte le pas de charge des idées que Jules Valles lança une première fois en 1867, la revue La Rue connait 37 numéros de 1968 à 1986. Le 24e donne longuement la parole à la spécialiste de Léo Ferré qui, en dressant une chronologie presque exhaustive du vol et de l’attentat commis au nom de l’idéal libertaire, met ainsi en lumière une réputation négative qui, pour les détracteurs de l’anarchie, tiendrait lieu d’axiome de base. Force est alors de constater que l’auteur, s’appuyant somme toute sur une bibliographie réduite (pour ne pas dire réductrice), se range du côté de ceux qui, chez les compagnons, désapprouvent dès le départ l’usage de la marmite ou de la pince-monseigneur. Ceux-là seraient une majorité et la seule différence entre le banditisme et la prétendue « illusion illégaliste » tiendrait dans une théorisation de la révolte, considérée ici comme une « déviation apache ».  L’exemple de Bonnot vient ainsi étayer une hypothèse réfutant une image peut-être redorée des bandits en auto depuis 1968. L’historiographie a montré depuis qu’illégalisme était loin d’être une anarchie dans l’anarchie et qu’elle méritait une étude nettement moins réductrice et, surtout, nettement plus sereine et approfondie, dégagée de toute considération partisane. Lire le reste de cet article »

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Malato


samedi 16 mars 2013 par JMD

MALATO de CORNET Charles, Armand, Antoine.

Né à Foug (Meurthe-et-Moselle), le 7 septembre 1857 ; mort à Paris le 7 novembre 1938 ; correcteur à la Chambre des Députés ; écrivain ; publiciste ; militant libertaire ; franc-maçon.

Le père de Charles Malato – Antoine Malato de Cornet – était Sicilien ; combattant de la révolution italienne de 1848, il se réfugia à Toul et y épousa une Lorraine (Marie Louise Hennequin). Condamné après la Commune pour sa participation comme capitaine, il fut arrêté en 1874 puis déporté. Sa femme — qui devait y mourir — et son fils Charles, qui abandonna ses études de médecine, l’accompagnèrent en Nouvelle-Calédonie. Charles Malato, qui travaille sur le Caillou comme télégraphiste, fut un des rares, aux côtés de Louise Michel, à soutenir la révolte des Kanaks de 1878. Il revint en juin 1881. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Didier Daeninckx


samedi 8 septembre 2012 par JMD

La Belle Époque ne l’était pas tant que cela. Elle nait et s’engraisse même sur le cadavre des utopies égalitaires. Maxime Lisbonne (1839-1905) n’a pourtant pas été broyé par la sanglante répression qui met fin à la Commune de Paris. S’il échappe au peloton d’exécution, il garde une balle dans la jambe en souvenir et l’expérience du bagne de la Nouvelle Calédonie. Au propre comme au figuré, Didier Daeninckx n’a pas commis une biographie de cet acteur d’une histoire qui s’écrit le plus souvent en lettre de sang et qui jette aux oubliettes la horde des gueux, des traîne-misère et des réfractaires. L’auteur de Meurtre pour mémoire, du Der des ders, et d’une quarantaine de romans qui font de lui un des maîtres du polar français ne met pas en scène un héros extraordinaire dans le Banquet des affamés. C’est pourtant un personnage singulier que l’on voit se battre pendant plus de trente ans pour le droit à l’existence dans ce théâtre de la vie, dans cette tragédie sociale bien réelle où se croisent un nombre impressionnant de personnages, connus ou non mais tous contraints  à sortir par la force des choses des voies ordinaires de la soumission. C’est une fresque historique, c’est une épopée où l’on aurait pu rencontrer une bande d’honnêtes Travailleurs de la Nuit. Même lieu, même époque, même problématique sociale. Alexandre Jacob n’apparait toutefois pas dans le Banquet des affamés dont la Mémoire des vaincus de Michel Ragon pourrait constituer une suite chronologique. Mais Fred Barthélémy n’a jamais existé. Maxime Lisbonne lui est bien réel et, comme l’honnête cambrioleur mais avec des moyens différents, il refuse dans cette existence faite de souffrance, de combat et de joie aussi, de suivre la loi du talion économique et le diktat de la soi-disant démocratie qui l’accompagne.  Didier Daeninckx, à l’occasion de la sortie de son dernier livre chez Gallimard en juin dernier, a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur ce monde des affamés de la vie mais aussi sur celui du polar et, bien sûr, sur cet honnête cambrioleur que d’aucuns aimeraient bien voir en inspirateur d’un héros de romans policier et populaire. Lire le reste de cet article »

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Attila et la magie blanche


samedi 22 octobre 2011 par JMD

Attila aime la magie blanche et nous n’y trouvons rien à redire. Le livre de Gilles del Pappas s’ouvre pourtant sur un singulier avertissement. Il n’aurait pas voulu, selon ses dires, écrire une énième biographie de l’honnête cambrioleur. Logique, l’auteur est un prolixe faiseur d’histoires délaissant ici Constantin le grec pour l’illégaliste Jacob. Ou plutôt pour Marius le Marseillais. Mais, alors, pourquoi, dans cette longue préface, prend-il le soin d’expliquer au béotien lectorat ce que furent le capitalisme triomphant de la belle Epoque, l’anarchisme et le banditisme social ? Pourquoi déclamer son amour du septième art, de cette magie blanche naissante qu’il nous fait découvrir par le prisme d’un ingénieux et intrépide voleur ? Pourquoi, enfin, se prévenir d’une très improbable accusation de lupinose galopante et envoyer aux orties « les experts de tous poils lisant ces aventures à d’autres fins que de s’en régaler simplement » ? Lire le reste de cet article »

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Les traîne-misère


dimanche 25 septembre 2011 par JMD

Le retour des Communards en France ne pouvait que coïncider avec une reprise du mouvement social. Les Traîne-misère avait pourtant été écrits en exil à Londres par l’auteur du fameux Temps des Cerises. Quelques années plus tard, en 1883, Jean-Baptiste Clément demande à son ami Marcel Legay (1851-1915) de mettre en musique ce texte devenu alors d’une brûlante actualité. Lire le reste de cet article »

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Dix questions à … Laurent Gallet


samedi 14 mai 2011 par JMD

Laurent Gallet souffre d’un trouble obsessionnel compulsif. Il fouille, il épluche … il compulse. Comme il est historien, il démonte et analyse les mécanismes. Il restitue aussi et surtout les faits. Et c’est tant mieux. Tant mieux pour nous qui attendons avec une impatience non dissimulée ses prochains articles sur Antoine Cyvoct. Tant mieux pour l’histoire du mouvement libertaire. Tant mieux pour la connaissance du bagne de Nouvelle Calédonie. Car si l’option positive de l’histoire de la colonisation a vite fait de reléguer (sic) les pénitenciers de Guyane dans les limbes de l’oubli, l’alzheimer commémoriel s’embarrasse encore moins des drames qui se sont joués sur le Caillou. L’étude de Laurent nous apparait ainsi bigrement prometteuse et ses réponses à nos dix petites questions sur le premier martyr de l’anarchie ne manquent pas d’aborder la propagande par le fait et, bien sûr, l’inénarrable lupinose. Vive les enfants de la Nouvelle ! Lire le reste de cet article »

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