Articles taggés avec ‘Malbos’
lundi 11 septembre 2023 par JMD
Le 14 janvier 1933, l’homme puni vient se recueillir sur sa tombe au cimetière de Saint-Gilles-du-Gard. Roussenq est libre. Roussenq est en France depuis moins de trois semaines. Le Pellerin de Latouche l’a débarqué à Saint Nazaire le 28 décembre 1932. Le retour en fanfare du « damné sortant de l’enfer »[2] est savamment orchestré par le SRI et le Parti Communiste.
« Qu’a donc cet homme, accompagné d’ouvriers, qui s’avance en hésitant au bord des trottoirs, reculant devant les camions qui roulent en grondant, les tramways qui sonnent, les autos de luxes qui passent en trombe ? D’où lui vient ce teint cuivré ? Pourquoi ces yeux un peu clignotants, cette face amaigrie, ces vêtements flottants sur des membres que l’on devine grêles ? Pourquoi ces longues mains sèches aux doigts gris et noueux ? Qu’a donc cet homme dont on ne saurait dire l’âge ?
Cet homme, c’est un revenant. C’est Paul Roussenq, Roussenq l’inco, recordman du cachot, comme l’appelait Albert Londres dans son livre Au bagne, dont les vérités firent abolir quelques trop criantes infamies. 24 ans de bagne, dont 20 de travaux forcés, dont 10 ans de cachot ! Tel, à 47 ans, dont la moitié passée dans l’enfer de Cayenne, il revient arraché à la mort par l’action vigoureuse des prolétaires, avec à leur tête la section française du S.R.I.. Le voici devant nous. Nous serrons sa main fiévreuse et sèche. »[3]
Lire le reste de cet article »
Loading...
Tags: 25 ans de bagne, Aimargues, ALARM, Au pays des soviets, Berlin, Blache, Boulogne-Billancourt, Cachin, conférence, Daniel Vidal, Duclos, Gabriel Citerne, Guépéou, IIIe Internationale, Intourist, Ivry, Jacques Doriot, Jourdan, kholkhoze, L'Humanité, La Défense, Léningrad, Malbos, Moscou, parti communiste, Pierre Mallet, planqué, Prudhommeaux, Rostov, Roussenq, Saint Denis, Saint Nazaire, salle Bullier, SRI, Staline, Ukraine, Union Soviétique, URSS, Victor Serge, Vittori, Volga
Publié dans Roussenq une vie enfermée |
dimanche 10 septembre 2023 par JMD
Fin des travaux forcés. Paul Henri Roussenq n’est ainsi que libre de végéter à Saint-Laurent où il débarque au début du mois d’octobre. Astreint à la résidence perpétuelle puisqu’il a été condamné en 1908 à plus de huit ans de travaux forcé, l’honnête homme qui vient d’expier sa peine doit théoriquement se signaler aux services de police de la colonie deux fois par an, ne pas se trouver autre part que dans la commune pénitentiaire et subvenir par lui-même à ses besoins.
Dès le 5 septembre, L’Humanité titre en Une : « Le bagnard Roussenq est gracié ! Exigeons son retour immédiat en France »[1]. De son côté, la Ligue des Droits de l’Homme entreprend une nouvelle démarche de demande de recours en grâce pour mettre fin à l’obligation de résidence[2]. Si la lutte entre les deux organisations se poursuit au risque d’entraver l’efficacité des actions entreprises, elle n’en provoque pas moins la multiplication de rapports administratifs nous permettant d’en savoir un peu plus sur la vie du libéré. Le 11 janvier 1930, le gouverneur Siadous rend compte à François Piétri, éphémère ministre des Colonies[3], de la situation du 4e 1e afin de statuer sur la possibilité d’une nouvelle mesure gracieuse :
Lire le reste de cet article »
Loading...
Tags: 16135, Basch, Bouzy, Burkowsky, Frachon, Grange aux Belles, Gumpler, Jomini, Kremlin-Bicêtre, L'Humanité, La Défense, Laville, LDH, libéré, Madeleine Roussenq, Malbos, Nguyen Van Tao, Nouveau Camp, Painlevé, parti communiste, Pellerin de Latouche, quatrième deuxième, quatrième première, Roger Gaillard, Roussenq, Rousset, Saint Laurent du Maroni, salle Wagram, Siadous, SRI, Thorez, Ubaud, Valat
Publié dans Roussenq une vie enfermée |
samedi 9 septembre 2023 par JMD
Le 7 janvier 1930, le gouverneur Siadous[1] boucle son rapport sur la demande de remise de résidence du forçat libéré m°16.185. L’exposé propose l’ajournement de la requête de Paul Roussenq dans l’attente d’une confirmation du réel changement de son comportement :
« Conduite mauvaise à la transportation. Cependant Roussenq a fait durant les derniers temps un très gros effort qui allait lui valoir la première classe lorsqu’il a été libéré. Tenue correcte dans la vie libre mais temps d’épreuve insuffisant. »[2]
Roussenq s’est assagi. Cela ne signifie pas qu’il accepte, depuis le 28 septembre 1929, sa situation de libéré, contraint de végéter à vie à Saint-Laurent-du-Maroni. La première classe dont le rapport du 7 janvier 1930 fait allusion est celle des forçats de quatrième catégorie astreints au doublage de leur peine en vertu de l’article 6 de la loi de 1854 avant de pouvoir, éventuellement, revenir en France à leurs frais. Ils sont alors dans la deuxième classe des forçats de quatrième catégorie, si et seulement si la condamnation est inférieure à huit années.
La LDH, le SRI ainsi que d’autres organisations politiques et syndicales ont réussi à faire sortir L’Inco du bagne. Il est même devenu une icône de la lutte des classes, un symbole de l’oppression capitaliste pour le parti communiste (PC-SFIC[3]).
Lire le reste de cet article »
Loading...
Tags: Aimargues, ALARM, bagne, Basch, Béchard, Chanel, Colomer, Détective, Doumergue, Duclos, Emile Rousset, Emmanuel Layre, Guyane, îles du Salut, Jourdan, L'Humanité, La Défense, LDH, Le Pen, Le Travailleur du Languedoc, Madeleine Roussenq, Malbos, Méric, Mesclon, MOPR, Painlevé, parti communiste, Perruchon, Pierre Besnard, Pioch, quatrième première, Robert Foissin, Roussenq, Saint Gilles du Gard, Saint Laurent du Maroni, Secours Rouge International, SFIO, Siadous, SRI, Union Anarchiste, Valat, Victor Arrighi
Publié dans Roussenq une vie enfermée |