Articles taggés avec ‘marseillaise’

Le Visage du Bagne : chapitre 9 Dans la case


lundi 25 septembre 2023 par JMD

Dans la case, le forçat est chez lui : il y mange, il s’y repose, il y dort.

C’est là qu’il exécute ses travaux d’amateur, grâce auxquels il peut améliorer son sort. C’est là aussi qu’il se distrait. Dans la case, enfin, se déroulent les manifestations de sa vie intime.

Les surveillants y pénètrent rarement.

Il est dix heures ; les condamnés viennent de rentrer du travail et les hommes de soupe sont de retour de la cuisine apportant les plats, lesquels comportent chacun dix rationnaires.

Chacun a pris son pain, a posé sa gamelle autour du plat de viande et du seau à bouillon et la distribution se fait. Souvent, la viande n’est pas fameuse et le bouillon n’est que de l’eau chaude ; n’importe, on va y parer. Les commerçants sont affairés ; ils s’empressent de satisfaire leurs clients. Ragoûts, nouilles, fruits, épicerie, café, remplaceront avantageusement la ration administrative[1].

Après ce repas, les uns se livrent à la sieste, les autres au jeu ou à la lecture. Les industrieux se mettent à l’ouvrage. A deux heures, c’est la sortie pour le travail ; préalablement, l’appel est fait devant chaque case. A six heures du soir, c’est la rentrée. On sert les légumes et le bouillon, à moins que ce soit du riz – et alors le repas est vite servi.

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Un médecin au bagne chapitre 7


samedi 24 septembre 2016 par JMD

bagnards homosexuels, dessin de Georges Jauneau 1928Illettré, acculturé, frappé de cette espèce d’atavisme social le menant forcément à la débilité, à la misère, au chômage et au crime, le bagnard du docteur Rousseau semble cumuler les tares et ces dernières ne demandent qu’à pouvoir s’exprimer s’il survit au système éliminatoire dont l’honorable médecin dresse le terrifiant portrait dans les chapitres précédents de son livre paru en 1930. S’il est soumis par définition aux travaux forcés, le fagot n’en passe pas moins les deux tiers de son temps dans les cases. C’est là, dans cet espace clos et confiné où le surveillant ne rentre que très rarement, que vivent les hommes punis. C’est encore là, dans ce microcosme carcéral, que l’on peut s’adonner à toutes sortes de pratiques, majoritairement interdites mais le plus souvent tolérées parce qu’elles annihilent les sentiments d’oppositions et de révoltes. Rares sont alors ceux qui parviennent à abreuver leur soif de lecture, de théâtre ou de musique quand l’AP va jusqu’à censurer Voltaire, Schopenhauer, Nietzsche ou Anatole France … Peu nombreux sont ceux qui savent lire de toute façon. Dans la case, on s’accouple, on joue aux cartes (à la Marseillaise principalement), on se tatoue, on vend son corps, de la nourriture, divers objets ; on se dispute souvent, on se tue aussi parfois. Lire le reste de cet article »

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Mes bagnards (la suite)


dimanche 15 juin 2008 par JMD

Appel de bagnardsLe duel entre Jacob et l’A.P. est inégal. Le matricule 34777 le sait, le commandant Michel aussi. Et, pour cette raison, le directeur du bagne craint encore plus les réactions de son vieil adversaire. Il le sait prêt à tout. Prêt à empoisonner les îles. Prêt à l’assassiner. Prêt à s’évader avec des armes qu’il se procurerait d’une façon rocambolesque et alimentaire. Nous retrouvons ces trois épisodes dans les écrits du bagnards mais également, pour certain, dans son dossier de bagne. Seulement la version du prisonnier diverge de celle du gardien. Lire le reste de cet article »

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Mes bagnards


samedi 14 juin 2008 par JMD

le comandant MichelLES «CONFESSIONS» DU COMMANDANT MICHEL

Le numéro 20 de l’hebdomadaire des frères Kessel, Confessions, donne le 15 avril 1937 la parole au commandant Michel, qui a été directeur du bagne des îles du Salut. L’homme a aussi fait carrière en Nouvelle Calédonie, jusqu’à la fermeture de ces camps des antipodes en 1897. Le propos de l’agent de la Tentiaire, au-delà des aspects sensationnels pouvant émouvoir un lectorat avide d’exotisme à bon marché, nous parait doublement intéressant. Lire le reste de cet article »

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