Articles taggés avec ‘Mesclon’
samedi 9 septembre 2023 par JMD
Le 7 janvier 1930, le gouverneur Siadous[1] boucle son rapport sur la demande de remise de résidence du forçat libéré m°16.185. L’exposé propose l’ajournement de la requête de Paul Roussenq dans l’attente d’une confirmation du réel changement de son comportement :
« Conduite mauvaise à la transportation. Cependant Roussenq a fait durant les derniers temps un très gros effort qui allait lui valoir la première classe lorsqu’il a été libéré. Tenue correcte dans la vie libre mais temps d’épreuve insuffisant. »[2]
Roussenq s’est assagi. Cela ne signifie pas qu’il accepte, depuis le 28 septembre 1929, sa situation de libéré, contraint de végéter à vie à Saint-Laurent-du-Maroni. La première classe dont le rapport du 7 janvier 1930 fait allusion est celle des forçats de quatrième catégorie astreints au doublage de leur peine en vertu de l’article 6 de la loi de 1854 avant de pouvoir, éventuellement, revenir en France à leurs frais. Ils sont alors dans la deuxième classe des forçats de quatrième catégorie, si et seulement si la condamnation est inférieure à huit années.
La LDH, le SRI ainsi que d’autres organisations politiques et syndicales ont réussi à faire sortir L’Inco du bagne. Il est même devenu une icône de la lutte des classes, un symbole de l’oppression capitaliste pour le parti communiste (PC-SFIC[3]).
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Tags: Aimargues, ALARM, bagne, Basch, Béchard, Chanel, Colomer, Détective, Doumergue, Duclos, Emile Rousset, Emmanuel Layre, Guyane, îles du Salut, Jourdan, L'Humanité, La Défense, LDH, Le Pen, Le Travailleur du Languedoc, Madeleine Roussenq, Malbos, Méric, Mesclon, MOPR, Painlevé, parti communiste, Perruchon, Pierre Besnard, Pioch, quatrième première, Robert Foissin, Roussenq, Saint Gilles du Gard, Saint Laurent du Maroni, Secours Rouge International, SFIO, Siadous, SRI, Union Anarchiste, Valat, Victor Arrighi
Publié dans Roussenq une vie enfermée |
samedi 26 août 2023 par JMD
Nous pourrions croire le matricule 37664 disposé à la sociopathie au regard des lignes qui précèdent. Nous pourrions l’envisager incapable d’adaptation à la microsociété des hommes punis au regard de celles qui suivent. Rien n’est moins faux et les agissements de l’impulsif Roussenq, les actes du colérique fagot sont pourtant rarement irréfléchis. Et quand ils le sont, il semble se gausser des conséquences.
S’il subit onze longues années de cachots, s’il se vante parfois d’en apprécier leurs « délices »[1] et d’être un « recordman »[2] de l’enfermement, il serait hasardeux pour saisir et affiner la compréhension du personnage d’envisager une vie recluse dans la continuité. Même confiné entre quatre murs, à la réclusion sur l’île Saint-Joseph ou dans les cellules de l’île Royale, les punitions subies pour bavardage prouvent, si besoin est, que le contact social ne peut manquer de s’établir. Tous les moyens sont bons pour briser la solitude forcée et avec un jeu de brindilles, appelé « télé » ou par le biais d’un ami cafard attaché à un fil, on peut entamer une discussion[3], et donc forger un lien social.
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Tags: 37664, anarchiste, antimilitariste, bagne, Bailet, Belbenoit, Bichier des Âges, cachot, case, commandant Jarry, Dieudonné, Dreyfus, Dubert, Duval, Guyane, île du Diable, île Royale, île Saint Joseph, îles du Salut, Jacob Law, Kourou, Louis Rousseau, Manda, marin, Mesclon, Meunier, Michel Verrot, réclusion, révolte des anarchistes, Roussenq, TMS, Valérie Portet, Vial
Publié dans Roussenq une vie enfermée |
lundi 25 avril 2022 par JMD
Accompagnées de saucisses de Toulouse, de jarret ou d’une quelconque autre pièce porcine de choix, les lentilles peuvent constituer – quoi qu’on puisse en dire – un met délicieux et raffiné. Mâtiné de datura stramonium, plante hautement toxique répondant aux doux noms de herbe du diable, herbe aux sorciers, herbe des magiciens, herbe aux voleurs, chasse-taupe, endormie ou encore pomme épineuse, le vulgaire plat devient communément mortel. Le 25 décembre 1908, Alexandre Jacob et Joseph Ferrand, avertis par le forçat Pierre Ferranti m°36029, avaient surpris Joseph Capelletti, m°31036[1], connu pour être coutumier de la funeste pratique, en train de verser du poison dans la gamelle du premier. Lardé de coups de couteau, Capelletti trépasse rapidement. Mais, lors de l’instruction qui s’ensuit immédiatement, la dite gamelle disparait puis réapparait des scellés et Jacob, mis à l’isolement préventif, ne peut prouver la légitime défense puisque l’analyse médico-légale de l’objet incriminé ne révèle aucune trace de datura. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alain Sergent, Alexandre Jacob, Altmeyer, bagne, Capelletti, commandant Lhuerre, datura, Ferrand, îles du Salut, Jacob, Joseph Capelletti, Joseph Ferrand, Lhuerre, Mesclon, Raymond, révolte des anarchistes, Saint Laurent du Maroni, TMS
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vendredi 4 mai 2018 par JMD
….Ou de l’anthropophagie comme légitime vengeance
Bien que l’on puisse insérer la Cervelle à la mode des îles du Salut dans l’imaginaire du bagne où l’évasion et l’anthropophagie ont une place de choix, il convient de considérer cette historiette de Jacob aussi et surtout comme un acte avéré de résistance à la l’Administration Pénitentiaire. Avéré, mais aussi largement trituré, déformé, remanié … cuisiné par les nombreux textes et souvenirs recueillis qui reprennent cette culinaire anecdote. Madeleine Briselance, par exemple, qui a connu l’ancien fagot sur les marchés et foires du Berry, s’est rappelé pour nous en 2002 de foie humain – en lieu et place de la fameuse cervelle persillée décrite par Alexis Danan en 1961 – donné à manger aux surveillants des îles du Salut. Bon appétit aux pays des hommes punis. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alain Sergent, Albert Londres, anarchiste, anthropohagie, bagne, Barrabas, Brugues, cervelle, club du Faubourg, commandant Michel, cuisine, Danan, François Salsou, Fresnes, hôpital, île Royale, Jacob, Jean Amoretti, L'Oeuvre, Lemerle, Mesclon, Poldès, requin, salle Wagram
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samedi 12 janvier 2013 par JMD
L’exclusion sociale et géographique du condamné aux travaux forcés commence au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Se clôt aussi de fait son existence métropolitaine. L’attente du départ vers la Guyane devient alors l’activité principale du forçat à venir même si, avec le temps, les perspectives d’un avenir heureux s’amenuisent. Le détenu doit envisager son nouveau statut avec pragmatisme. Escande est devenu Jacob et, à son tour, Jacob est devenu forçat, écrit Alexandre Jacob à sa mère le 3 décembre 1905. Ce n’est pourtant pas l’abattement qui caractérise la vie rétaise de l’honnête cambrioleur, mis immédiatement à l’isolement. Bien au contraire, les treize lettres écrites, depuis l’établissement zoologique et que vous allez pouvoir lire tout au long de ce premier semestre de 2013, révèlent la formidable volonté d’un enfermé. Mais la lutte dans cet univers si particulier ne se conduit pas de la même manière que dans la vie libre. Elle suppose organisation et réseaux. C’est ce à quoi s’attache Alexandre Jacob dans des lettres désormais de plus en plus codées (voir article la famille imaginaire de Barrabas). Le 20 août 1905, il franchit la porte du dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Il porte le numéro d’écrou 4043. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alain Sergent, Alexandre Jacob, Armée du Salut, bagne, Barrabas, Belbenoit, caitaine Puyguillem, Carco, Charente Maritime, citadelle, convoi, Danan, descente en fanfare, Develay, Dieudonné, discipline, Guyane, île de Ré, infirmerie, Jacob, La Rochelle, Louis Roubaud, Lucien, Lulu, Marie Jacob, matricule 34777, Mesclon, militaire, Mirabeau, n° d'écrou 4043, Orléans, Péans, Pertuis Breton, prévôt, punition, relégué, Richelieu, Rochefort, Saint Martin de Ré, transporté, visite médicale, Yvonne
Publié dans l'établissement zoologique de Saint Martin de Ré |
samedi 14 novembre 2009 par JMD
La lettre d’Arthur Roques en date du 1er octobre 1915 peut se comparer à celle qu’Alexandre Jacob envoie au ministre des colonies peu de temps auparavant : même verve, même dialectique, même sujet de fond.
La Première guerre mondiale sert finalement à ces deux autodidactes de prétexte dans la défense de ces prisonniers de guerre sociale que sont les condamnés aux travaux forcés. Et les deux anciens complices dans le coup du Mont de Piété de Marseille de dénoncer avec véhémence les conditions lamentables de détention guyanaise. Lire le reste de cet article »
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Tags: 1915, Alexandre Jacob, Antoine Mesclon, Arthur Roques, bagne, embusqué, front, guerre, Guyane, honêteté, honnête, île Royale, Jacob, Jacques Dhur, letre, Mesclon, première guerre mondiale, Roques
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samedi 3 mai 2008 par JMD
Anciennement nommées îles du Diable, du fait notamment des forts vents contraires obligeant les navires pris dedans à effectuer un long détour pour pouvoir retrouver leur trajet initial, les îles du Salut tirent leur nom de l’expédition guyanaise ordonnée par Choiseul en 1762. C’est là que viennent trouver refuge les colons survivants avant de regagner l’Europe le plus vite possible. 7000 personnes moururent rapidement de famine et d’épidémie. Cet archipel de trois petites îles (environ 69 ha) possède en effet un climat plus propice à l’installation humaine. C’est alors une léproserie avant de devenir à la fin du XIXe siècle la prison de haute sécurité de la colonie pénitentiaire. Les îles du Salut accueillent environ un millier de forçats. Lire le reste de cet article »
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Tags: bagne, Belbenoit, Danan, Dieudonné, îles du Salut, Liard-Courtois, Londres, Maroger, Mesclon, Normand, Péans, Rousseng
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lundi 21 avril 2008 par JMD
En 1904, Antoine Mesclon, condamné à 6 ans de travaux forcés par la Cour d’Assises de la Drôme, est interné à la citadelle de Saint Martin de Ré dans l’attente de son transport vers la Guyane. Il fait parti du convoi de juin 1905, soit six mois avant celui du matricule 34777. Mesclon retrouve Jacob aux îles du Salut. Là il assiste en 1908 à la mort violente du forçat Capeletti et ne manque pas de la retranscrire en 1926 dans son livre de souvenirs, Comment j’ai subi quinze ans de bagne, paru aux Editions Sociales. « La tragédie qui fit date à ce moment dans les annales des îles » met en scène la victime et ses deux assassins : Joseph Ferrand et Alexandre Jacob Lire le reste de cet article »
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Tags: 34777, bagne, cachot, Capeletti, Ferrand, îles du Salut, Jacob, Mesclon, meurtre, réclusion, TMS
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