Articles taggés avec ‘morphine’

La dernière lettre


dimanche 28 août 2022 par JMD

Vendredi 27 août 1954, Josette est partie depuis quatre jours ; Marius met son plan à exécution. Il a tout prévu. Morphine et monoxyde de carbone. L’anarchie c’est l’ordre et l’organisation sans le pouvoir. Berthier, Rousseau, Sergent se sont refusés à lui donner des conseils. Des fadas ! Dans l’après-midi, il a offert un goûter aux enfants du hameau. Boudin, purée, limonade et un tour dans la vieille Buick[1]. Une sorte de cène donné par Attila-Barrabas. La veille, il a écrit ses dernières lettres : une pour Guy Denizeau, une pour Louis Rousseau, une pour Pierre-Valentin Berthier, une pour Robert Passas. Il a même trouvé même la force de faire à Alexis Danan la critique du Cayenne[2] qu’il n’avait pas lu jusqu’à présent. Au mois de juillet, le journaliste était passé le voir et en avait tiré un article, Le crépuscule du justicier, paru le 3 août dans Franc-Tireur et conçu comme une nécrologie ante-mortem :

« Jacob, dans un village gris et vert du Berry, non loin d’une rivière à peupliers moirés, est maintenant un vieillard au profil d’universitaire à la retraite, qui tire tranquillement le bénéfice d’une vie depuis toujours entraînée à la solitude, parfois sépulcrale. Sa maison est à lui, dans les noyers et les herbes hautes, qu’il n’a plus le goût de faucher. Il regarde les choses peu à peu répondre à son détachement d’elles. (…) Reverrai-je encore ce visage, l’un des plus beaux que je connaisse, buriné par une intelligence qui n’a brûlé que pour le gratuit service des autres, pour ces indifférents, ces ingrats et ces médiocres qu’on appelle les autres ? »

L’ultime missive est pour sa Josette. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

Mort d’un honnête homme


jeudi 28 août 2014 par JMD

C’est après le repas offert aux enfants du hameau de Bois Saint Denis que le vieil anarchiste Jacob organise son suicide, le 28 août 1954. Il le raconte par anticipation à Josette Passas, sa dernière compagne : Je viens d’essayer la qualité du charbon. J’en ai un sac de dix litres qui ne vaut pas cher. J’en ai acheté un de vingt litres qui est meilleur. Je ferai un mélange qui, je l’espère, donnera un de bons résultats. Je ne risque pas d’être dérangé. Je ferme tout partout et, quand les gosses viendront à neuf heures du matin, il y a longtemps que tout sera bouclé. (J’ai laissé à la voisine) le numéro de Bernard. Elle lui téléphonera et lui alertera les autres. Je lui ai acheté ce matin quatre litres de vin pour qu’il prenne le verre … à ma santé. De retour de la Poste de Reuilly, l’honnête homme que fut Alexandre Marius Jacob met son projet à exécution. Morphine et monoxyde de carbone. Il a réussi sa dernière Belle. Sans fleur ni couronne … mais avec la bouteille de rosé pour les amis. C’était il y a soixante ans et le droit de vivre ne doit toujours pas se mendier ; il doit se prendre. Salut l’ami. Le Jacoblog poursuit ta route. Demandez le programme ! Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (4 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...

La mort volontaire de Marius 1


samedi 24 décembre 2011 par JMD

Nous terminons la diffusion des cd accompagnant les Écrits d’Alexandre Jacob. Dans le troisième, issu de la réédition de 2004, L’Insomniaque a caché deux morceaux, chacun de deux donne la parole à un ami de l’honnête cambrioleur lisant des extraits du texte qu’il a pu écrire dans Défense de l’Homme au mois de septembre 1954, soit quelques jours après le suicide l’homme aimé. Ces deux morceaux apparaissaient déjà en 1995. Ils étaient réunis dans le titre Le Marché, saynète de 12 mn environ, narrant entre autre la rencontre entre Robert Passas et le vieux Marius sur un des marchés du Berry. Ici, Pierre Valentin Berthier dit implicitement son admiration pour le justicier et prodigieux Jacob et donne son point de vue sur la reprise individuelle. Jacob devient de la sorte un docteur Schweitzer de l’anarchie dont l’œuvre a valeur de morale de la révolte. Se révolter plutôt que s’indigner et avoir honte d’avoir honte. Lire le reste de cet article »

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne: 5,00 sur 5)
Loading...
  • Pour rester connecté

    Entrez votre adresse email

  • Étiquettes

  • Archives

  • Menus


  • Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur