La Bande
vendredi 1 août 2014 par JMD
Parabellum, album Parabellum, 1990
Des canaux, des sabots, des vélos et des serres à gogo. On cultive aussi bien le stéréotype que les tulipes dans l’autre pays du fromage. Plongée par les bons soins de l’honnête webmestre des Éditions de La Pigne jusqu’au cœur même de Delft et après avoir miré le caustique trou du 1er meurtre par balle de l’histoire du crime (Guillaume d’Orange est assassiné en 1584), notre honnête reporter a pu constater que l’on ne met pas que l’édam en vitrine et en hublot. Elle n’a pas croisé à Amsterdam de marins qui s’cament ni de cuillères percées. Elle a, au détour des rues, croisé d’étranges pigeons devant les coffee shops et d’autres pas pigeons et plus littéraires s’instruisant sur la reprise individuelle et sur le cambriolage considéré comme un des beaux arts, un de ceux que l’on enferme pas dans un musée. Peut-être roucoulaient-ils sur un vieil air de Parabellum, toujours survitaminé, où il est question d’atomiser la ville chantée par Brel, Béart et consort. Lire le reste de cet article »
Parce qu’il faut bien, de temps à autres, décompresser. Parce qu’il faut bien aussi et toujours de temps à autres aller voir ce qu’il se passe ailleurs, au-delà et vers l’infini. Parce que nous avons navigué d’intègres surprises en honnêtes étonnements au cours de nos diverses pérégrinations. Parce qu’enfin il est des devoirs de vacances qui peuvent être aussi jouissifs que le misérable faciès d’un jeune de l’UMP ou du PS lors d’une veillée électorale comme si le monde s’était arrêté en avril 2012 ou dix ans plus tôt. Et, comme il est de ces petits bonheurs qui surviennent parfois dans la flopée de nos souvenirs transhumants et estivaux, ce programme s’accompagne d’un quizz, d’un honnête quizz. Une photographie d’une apparente banalité. Et pourtant … Bien sûr il n’y a rien à gagner à nous dire en quoi elle s’avère originale. Rien à gagner si ce n’est l’honnête et ludique plaisir de l’encéphalique recherche. Bonne rentrée à tous dans le deuxième semestre du Jacoblog. Lire le reste de cet article »
Article XI ne fait « Pas de chichis, pas de fanfreluches » et donne « des faits bruts… ». C’est en tout cas ce qui est dit dans le billet mis en ligne sur le site web du journal annonçant la sortie en kiosque du numéro de mai – juin 2011. Bien écrit et visuellement plaisant, intéressant surtout, nous avons dévoré les pages d’Article XI avec un plaisir d’autant moins dissimulé que nous y avons trouvé un bien beau papier sur la chanson Cayenne, où mention est faite du jacoblog et des Dix Questions que nous avions posées à Géant Vert (06 mars 2011). L’explication de texte, après avoir analysé les mots de cet hymne anti-sécuritaire et anti-carcéral, finit intelligemment par digresser sur l’enfer du bagne même s’il eut été plus approprié de citer d’autres souvenirs de fagots que ceux du plagiaire et affabulateur Papillon. Les enfants de Cayenne ont la vie dure et ce, malgré toutes les hécatombes qu’on peut leur faire subir. Lire le reste de cet article »
Ce n’est pas uniquement parce que ses textes et sa musique ont bercé notre boutonneuse et rebelle adolescence dans les années 1980 et celles qui suivirent que nous avons demandé à Géant Vert de répondre à nos dix petites questions. Et il nous a pondu une belle tartine ! Le parolier de Parabellum, première mouture, porte ainsi un regard clair et sans illusion sur ce rock que d’aucuns auraient aimé voir en son temps alternatif, politisé et anarchiste. Géant Vert a bien voulu encore revenir, pour nous, sur la chanson Cayenne et parler de son intérêt manifeste pour la chanson réaliste et pour le problème carcéral. Et, ce qui ne gâche rien dans un propos qui fuse comme coups de bottin dans un commissariat, ou plutôt comme immersion de crabes à la mer, sa vision de l’honnête cambrioleur et de la lupinose devient particulièrement éclairante. Lire le reste de cet article »
Une intro sourde, lourde, bétonnée. Lourde et sourde comme les pas des fagots tournant le dos à leur passé d’hommes libres. Dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Ils vont s’embarquer sur La Loire ou La Martinière. Cela dépend de l’époque. Les deux bâtiments de la Société Nantaise de Navigation les transporteront dans des cages appelées bagnes. Tout un programme. Et vogue la galère. Guyane et son enfer vert, vaste comme une dizaine de départements métropolitains. Un pays où il n’y a pas d’avenir. « On est sans nom, on est plus rien » dit une autre chanson. Et celle-ci, écrite par Albert Londres en 1928, dévoile la seule perspective du criminel exilé : « On est plus qu’un bateau de chiens qu’on emmène crever vers une île ». Lire le reste de cet article »
« Jeunesses d’aujourd’hui ne faites plus les cons car pour une simpl’ conn’rie on vous fout en prison ! » Les paroles de Cayenne sont, aujourd’hui encore, d’une brûlante actualité. Le gamin de la cité a remplacé l’apache du boulmich. Au début du XXe siècle, le sentiment d’insécurité, largement entretenu par la grande presse de la Belle Epoque, stigmatise tout un arsenal de lois répressives aboutissant à la criminalisation de la jeunesse délinquante des boulevards parisiens, mais aussi de la pauvreté sociale et du monde des marginaux. Lire le reste de cet article »
Le célèbre reportage d’Albert Londres tient la France en haleine durant tout l’été 1923. Il n’est dès lors pas étonnant d’envisager un énorme succès de librairie un an après. Au bagne constitue certainement plus qu’un simple et vulgaire best-seller de bord de plage. L’ouvrage pose clairement la question de l’horreur carcérale. Historiquement, il est le point de départ d’un réel effet sur l’opinion publique. Et le reporter de conclure sa dénonciation du bagne par une lettre ouverte à Albert Sarraut, alors ministre des colonies, dans laquelle il en appelle à des changements radicaux : « Ce n’est pas des réformes qu’il faut pour la Guyane. C’est un chambardement général ». Le débat sur la suppression de ces camps de travail (Konzentration Läger en allemand) est bel et bien lancé. Lire le reste de cet article »