Aphorisme du Zoo 32
vendredi 23 août 2013 par JMD
L’humeur badine du condamné Jacob persiste au pays des frelons quatre jours après sa condamnation à vingt ans de travaux forcés. La peine, prononcée aux assises du Loiret, se cumule avec celle dite à Amiens. Pour lui ce sera donc le bagne à vie. Le 29 juillet 1905, il ne manque pas de donner à sa mère quelques détails supplémentaires des drôleries entendues au spectacle judiciaire dont il fut la vedette. Mais sa lettre, à l’humour féroce et toute empreinte des considérations sociales et politiques propres à l’illégaliste, présente surtout un double intérêt. L’honnête prisonnier commence à élaborer une défense en règle pour sa génitrice en vue du procès qui doit se tenir à Laon. Il fait preuve de la sorte d’une très sérieuse connaissance du droit que l’on retrouvera tout au long de son existence de fagot. Le procès en appel de sa mère lui donne l’occasion de se faire nouvelliste. Nous savions Jacob maniant à la perfection la plume des cambrioleurs. Ici, l’illégaliste se fait écrivain pour rehausser très certainement l’humeur de sa mère. Un train, deux hommes, un dialogue édifiant sur l’art de faire mourir les héritiers, une historiette des plus réjouissantes où la rampe qui mène à la ville haute de Laon tient lieu de pièce centrale du décor de cette tragicomédie politique et sociale. Lire le reste de cet article »