Articles taggés avec ‘procureur’

Le Procès Jacob


samedi 15 décembre 2012 par JMD

Germinal, n°11, 19-25 mars 1905Conçu comme un journal de propagande à l’occasion et à l’approche du procès des Travailleurs de la Nuit (voir article : Le journal du peuple et d’Alexandre), Germinal ne cesse de présenter Jacob et ses co-accusés comme des vengeurs sociaux. Ce sont aussi des victimes de l’ordre bourgeois et du capital. La feuille libertaire amiénoise ne manque pas non plus, à l’instar de la presse nationale et régionale, de rendre compte longuement des débats, souvent houleux, dans la salle d’audience du palais d’injustice de la cité picarde. L’article relatant le procès Jacob s’étale sur deux pages dans le numéro 11 en date du 19 au 25 mars 1905. Il est signé A.B. et reflète bien l’esprit individualiste de l’équipe du journal qui n’a pas eu le droit d’entrer dans le tribunal pour assister au spectacle. Le papier reprend alors les informations (dialogue, déclarations, réparties, etc.) données par Le petit parisien ou Le petit journal mais il en tire des conclusions spécifiquement anarchistes. De fait, les discussions ne peuvent tourner qu’à l’avantage de l’honnête cambrioleur même si ce dernier est expulsé au début de  la 6e audience, le mardi 14 mars, après une manœuvre estimée inique du président Wehekind. Le prévenu ne pourra donc placer sa fameuse déclaration Pourquoi j’ai cambriolé ?. Mais Germinal, qui la publie en Une, n’hésite pas à souligner que la prestation du criminel Jacob ainsi que la propagande active que l’équipe du journal mène en dehors du tribunal finissent par porter leurs fruits. L’arsenal policier, chargé d’assurer la sécurité dans une ville en état de siège, ne parviendrait pas, en effet, à contenir une foule désormais acquise aux illégalistes. Remarquons l’évidente contradiction avec l’article Au peuple souverain de Jules Ouin dans le même numéro qui, justement, s’en prenait à une foule moutonnière désespérément soumise et réclamant son lot de sang. Les sources policières montrent alors, elles aussi, le retournement de situation … et les cris de A mort ! sont désormais vite étouffés par eux de Vive Jacob ! ou Vive l’anarchie !. Des incidents finissent même par éclater au passage des fourgons cellulaires ramenant les inculpés à la prison de Bicêtre le lundi 13 mars. Germinal peut ainsi être content de l’actif travail de propagande accompli. Mais, bien sûr, le journal anarchiste ne se fait aucun doute quant au verdict à venir. Lire le reste de cet article »

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Judex buccinum undatum


dimanche 16 janvier 2011 par JMD

La chasse aux propagandistes par le fait, la chasse aux anarchistes tout court, a fait la fortune de nombre d’avocats et hommes de loi hexagonaux en cette fin de XIXe siècle. Parmi ceux-ci, Léon Jules Bulot figure en bonne place dans le peloton des coupeurs de têtes. L’article de Laurent Gallet révèle alors une nécrologie du Torquemada du drapeau noir. Mais le pauvre vieux finit malencontreusement écrasé par un taxi de Paris, une mort saluée par les compagnons en 1922. Lire le reste de cet article »

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SOUVENIRS D’UN REVOLTE épisode 24


mardi 26 octobre 2010 par JMD

Souvenirs d’un révolté

Par Jacob

Les derniers actes – Mon arrestation

(suite)

À ces mots la discussion prit fin. La porte s’ouvrit et le capitaine de gendarmerie vint commander à ses sous-ordres de m’emmener. Il marcha en tête. Nous n’allâmes pas bien loin, à quelques pas de là, dans le bureau de M. Challet, je crois. C’était pour me faire subir un premier interrogatoire. Là se trouvait réunie une bande d’individus à mines sinistres et suspectes. De prime abord, je fus peu rassuré. Oubliant que j’avais été fouillé et que tout ce que je possédais m’avait été saisi, d’instinct, je portais mes mains aux poches. À voir l’élégance et le confortable de leur accoutrement, leur physionomie patibulaire, mais pleine de santé, on devinait de ces sortes de gens qui font profession de vivre aux dépens des travailleurs. Lire le reste de cet article »

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SOUVENIRS D’UN REVOLTE épisode 19


jeudi 21 octobre 2010 par JMD

Souvenirs d’un révolté

Par Jacob

Les derniers actes – Mon arrestation

(suite)

[Au fond du café, à une autre table, autre conversation.

– Pruvost, c’était une sale vache qui vous passait à tabac comme un chien ; un salaud, une brute, quoi ! Mais c’est malheureux pour sa femme et ses gosses, dit un Parisien, échoué et marié à Abbeville.
– Pas tant malheureux que ça puisqu’on va leur-z-y faire une pension, lui répartit son voisin d’en face. Lire le reste de cet article »

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SOUVENIRS D’UN REVOLTE épisode 15


dimanche 17 octobre 2010 par JMD

Souvenirs d’un révolté

Par Jacob

Les derniers actes – Mon arrestation

(suite)

Depuis une heure que j’étais consigné, la foule se pressait curieusement aux abords du local où j’étais enfermé. Après midi, à la sortie de l’usine, ce fut bien pis encore : le flux populaire grossissait à vue d’œil. Lire le reste de cet article »

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SOUVENIRS D’UN REVOLTE épisode 13


vendredi 15 octobre 2010 par JMD

Souvenirs d’un révolté

Par Jacob

Les derniers actes – Mon arrestation

(suite)

«Le premier coup au gendarme, le second au procureur ; quant aux autres, ils me tournent le dos : je verrai ce qu’il faudra faire», me disais-je en me causant à moi-même.

Et, tout doucement, petit à petit, je sortais mon revolver de la poche, en le tenant caché dans la manche afin de le dérober à leur regard. Lire le reste de cet article »

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SOUVENIRS D’UN REVOLTE épisode 12


jeudi 14 octobre 2010 par JMD

Souvenirs d’un révolté

Par Jacob

Les derniers actes – Mon arrestation

(suite)

Dès que je fus installé dans la voiture, l’idée me vint de faire usage de mes armes. Infiniment rapide et peu précis, le projet me traversa l’esprit. Mais, pour l’instant du moins cette étincelle n’était pas viable ; elle s’éteignit, disparut dans mes raisonnements : «Pourquoi tuer encore ?… à quoi bon ?… Je suis pris… mais n’est-ce pas fatal ? Ne suis-je pas seul à lutter contre la société entière, contre ses policiers, ses marchands, ses gendarmes, ses laquais et ses juges ? Aujourd’hui ou demain… un peu plus tôt, un peu plus tard, ne faut-il pas succomber ?» Et, mentalement, je me répétais : «C’est fatal ! à quoi bon se défendre!» Lire le reste de cet article »

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Pensées d’Août 2


lundi 2 août 2010 par JMD

Tout jeune le virus de la justice m’a été inoculé, cela m’a valu bien des désagréments.

Lettre au procureur de Marseille, 1954.

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Illégalistes 1 : des en-dehors de tout ?


samedi 3 octobre 2009 par JMD

Anarchistes par défaut

 « Jules Bonnot, anarchiste par défaut ». Vaste programme pour serviette de plage. Titre écrit en gros sous la photo de la fiche anthropométrique du bandit en auto reproduite en deuxième page du Figaro en date du 28 juillet 2008[1]. Image en noir et blanc pour annoncer la couleur. Une tête de voyou. Des yeux menaçants. Physionomie lombrosienne type de l’assassin. Un bandit de la pire espèce. Lire le reste de cet article »

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Jacob et les hommes de robe


vendredi 13 juin 2008 par JMD

Assiette au beurre 12 octobre 1901, dessin de JossotLe principal accusé du procès de la « bande sinistre » ne manque pas d’égratigner dans ses déclarations et réparties cinglantes les gens de justice. Car ils sont, à ses yeux, des garants de cet ordre bourgeois honnis. N’a-t-il pas écrit sur un billet négligemment laissé dans la demeure du juge Hulot au Mans, le 9 juin 1901 : « Au juge de paix, nous déclarons la guerre ». Le message est signé Attila. A Amiens, Jacob assume pleinement ses actes. La déclaration qu’il fait sur les magistrats est la deuxième qu’il arrive à placer lors des débats de la cour d’assises. Lire le reste de cet article »

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Le procureur de SA République


samedi 10 mai 2008 par JMD

extrait du livret de pécule de Jacob à Fresnes en 1927Le procureur de SA République est le texte écrit par Alexandre Jacob qui nous a permis de faire le rapprochement avec le fagot Barrabas. Celui-là apparaît également dans La vie des forçats d’Eugène Dieudonné, ami de Jacob. Le billet de l’Administration Pénitentiaire guyanaise, reçu par le prisonnier Jacob à Fresnes en 1927, prouve alors que Barrabas n’est autre que Jacob lui-même. Par la truculence du style, ce dernier arrange certainement son récit. Néanmoins, il fournit des noms, indique des dates et des lieux qui montrent la maîtrise de son sujet et qui autorisent l’authentification des faits narrés. La nouvelle qui suit met en scène la débrouille de Barrabas Lire le reste de cet article »

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