samedi 8 septembre 2012 par JMD
La Belle Époque ne l’était pas tant que cela. Elle nait et s’engraisse même sur le cadavre des utopies égalitaires. Maxime Lisbonne (1839-1905) n’a pourtant pas été broyé par la sanglante répression qui met fin à la Commune de Paris. S’il échappe au peloton d’exécution, il garde une balle dans la jambe en souvenir et l’expérience du bagne de la Nouvelle Calédonie. Au propre comme au figuré, Didier Daeninckx n’a pas commis une biographie de cet acteur d’une histoire qui s’écrit le plus souvent en lettre de sang et qui jette aux oubliettes la horde des gueux, des traîne-misère et des réfractaires. L’auteur de Meurtre pour mémoire, du Der des ders, et d’une quarantaine de romans qui font de lui un des maîtres du polar français ne met pas en scène un héros extraordinaire dans le Banquet des affamés. C’est pourtant un personnage singulier que l’on voit se battre pendant plus de trente ans pour le droit à l’existence dans ce théâtre de la vie, dans cette tragédie sociale bien réelle où se croisent un nombre impressionnant de personnages, connus ou non mais tous contraints à sortir par la force des choses des voies ordinaires de la soumission. C’est une fresque historique, c’est une épopée où l’on aurait pu rencontrer une bande d’honnêtes Travailleurs de la Nuit. Même lieu, même époque, même problématique sociale. Alexandre Jacob n’apparait toutefois pas dans le Banquet des affamés dont la Mémoire des vaincus de Michel Ragon pourrait constituer une suite chronologique. Mais Fred Barthélémy n’a jamais existé. Maxime Lisbonne lui est bien réel et, comme l’honnête cambrioleur mais avec des moyens différents, il refuse dans cette existence faite de souffrance, de combat et de joie aussi, de suivre la loi du talion économique et le diktat de la soi-disant démocratie qui l’accompagne. Didier Daeninckx, à l’occasion de la sortie de son dernier livre chez Gallimard en juin dernier, a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur ce monde des affamés de la vie mais aussi sur celui du polar et, bien sûr, sur cet honnête cambrioleur que d’aucuns aimeraient bien voir en inspirateur d’un héros de romans policier et populaire. Lire le reste de cet article »
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dimanche 7 février 2010 par JMD
Patrick Pécherot ne raconte rien que des histoires. Avec des intrigues bien senties de derrière les fagots, des coups de flingues, du fric bien mal acquis, des gentils mais pas que, des méchants mais pas totalement. Paname le plus souvent en toile de fonds. Pas facile pourtant de se faire un nom dans le petit monde du roman noir français. Patrick Pécherot y est parvenu et ce journaliste et syndicaliste à la CFDT est aujourd’hui un auteur reconnu aux multiples références sociales. S’il signe la majeure partie de ses titres dans la célébrissime collection Série Noire de Gallimard, il n’hésite pas non plus, de temps à autre, à franchir le pas de la littérature jeunesse. C’est ainsi que Zoé D. a pu commettre, dans les colonnes de ce blog, une note de lecture sur Le Voyage de Phil, jeune adolescent malade, embarqué dans la recherche rocambolesque d’un extraordinaire trésor. Celui d’un voleur anarchiste dont les exploits auraient été usurpés par le génie littéraire de Maurice Leblanc. Pas de lupinose puisqu’il s’agit de fiction. Alexandre Jacob apparait encore dans d’autres récits de Patrick Pécherot. Nous avons alors voulu en savoir plus sur cet écrivain populaire qui utilise l’histoire, de la Belle Epoque aux Années folles, pour planter ses récits. Et il a bien voulu donner son point de vue sur ce rapport au passé, sur Arsène Lupin, ou encore sur Jacob et les illégalistes. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, Années Folles, Arsène Lupin, Bande à Bonot, Belle Epoque, CFDT, Daeninckx, écrivain, Gallimard, illégalisme, l'affaire Jules Bathias, Le voyage de Phil, Léo Malet, Les brouillards de la butte, livre, Nestor Burma, Patrick Pécherot, polar, roman noir, Série Noire, Soudy, Tranchecaille, Zoé D
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