Le beau voyage de l’Inco
jeudi 2 août 2018 par JMD
« Exagérer en bien, comme les organes communistes de chez nous, et cacher le pire ainsi qu’ils le font, cela n’est pas révolutionnaire. Il faut voir les choses telles qu’elles sont, sans plus. »
Heureux qui comme Paul Roussenq (1885-1949) a fait un beau voyage … C’est peu dire que, durant l’entre-deux guerres, l’URSS fascine et interpelle tous les imaginaires politiques, chacun y trouvant son compte, y puisant un argumentaire partisan ou critique. Quoi de mieux alors pour se rendre à l’évidence que d’aller y faire un tour ? Le périple de Roussenq en 1933, à l’initiative du Secours Rouge International, a duré presque quatre mois. Son récit, publié deux ans plus tard aux éditions de La Défense, doit édifier le prolétariat français sur la grandeur de l’œuvre accomplie au pays des soviets ; il doit révéler que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Un monde dirigé par le meilleur des camarades qui soit et où le culte de la personnalité coïncide depuis 1929 avec le lancement du premier plan quinquennal. Mais on ne dupe pas une œil qui a vu l’horreur carcérale et coloniale. Le parti communiste réécrit Roussenq ? Mais l’ancien bagnard Roussenq est tenace, incorrigible, réfractaire à tous les totalitarismes. Roussenq l’anarchiste réécrit ses souvenirs du beau voyage à sa façon ! Cette seconde version, publiée dans le journal Terre Libre diffère quelque peu du dogme officiel en vigueur en URSS. Pour la première fois, les éditions de LA PIGNE proposent la réunion des deux textes du périple. Vous allez voir la construction du socialisme dans un seul pays. Vous allez voir aussi ses errements dont on sait aujourd’hui combien ils furent tragiques. très prochainement chez vous. Lire le reste de cet article »