dimanche 10 septembre 2023 par JMD
Fin des travaux forcés. Paul Henri Roussenq n’est ainsi que libre de végéter à Saint-Laurent où il débarque au début du mois d’octobre. Astreint à la résidence perpétuelle puisqu’il a été condamné en 1908 à plus de huit ans de travaux forcé, l’honnête homme qui vient d’expier sa peine doit théoriquement se signaler aux services de police de la colonie deux fois par an, ne pas se trouver autre part que dans la commune pénitentiaire et subvenir par lui-même à ses besoins.
Dès le 5 septembre, L’Humanité titre en Une : « Le bagnard Roussenq est gracié ! Exigeons son retour immédiat en France »[1]. De son côté, la Ligue des Droits de l’Homme entreprend une nouvelle démarche de demande de recours en grâce pour mettre fin à l’obligation de résidence[2]. Si la lutte entre les deux organisations se poursuit au risque d’entraver l’efficacité des actions entreprises, elle n’en provoque pas moins la multiplication de rapports administratifs nous permettant d’en savoir un peu plus sur la vie du libéré. Le 11 janvier 1930, le gouverneur Siadous rend compte à François Piétri, éphémère ministre des Colonies[3], de la situation du 4e 1e afin de statuer sur la possibilité d’une nouvelle mesure gracieuse :
Lire le reste de cet article »
Loading...
Tags: 16135, Basch, Bouzy, Burkowsky, Frachon, Grange aux Belles, Gumpler, Jomini, Kremlin-Bicêtre, L'Humanité, La Défense, Laville, LDH, libéré, Madeleine Roussenq, Malbos, Nguyen Van Tao, Nouveau Camp, Painlevé, parti communiste, Pellerin de Latouche, quatrième deuxième, quatrième première, Roger Gaillard, Roussenq, Rousset, Saint Laurent du Maroni, salle Wagram, Siadous, SRI, Thorez, Ubaud, Valat
Publié dans Roussenq une vie enfermée |
vendredi 4 mai 2018 par JMD
….Ou de l’anthropophagie comme légitime vengeance
Bien que l’on puisse insérer la Cervelle à la mode des îles du Salut dans l’imaginaire du bagne où l’évasion et l’anthropophagie ont une place de choix, il convient de considérer cette historiette de Jacob aussi et surtout comme un acte avéré de résistance à la l’Administration Pénitentiaire. Avéré, mais aussi largement trituré, déformé, remanié … cuisiné par les nombreux textes et souvenirs recueillis qui reprennent cette culinaire anecdote. Madeleine Briselance, par exemple, qui a connu l’ancien fagot sur les marchés et foires du Berry, s’est rappelé pour nous en 2002 de foie humain – en lieu et place de la fameuse cervelle persillée décrite par Alexis Danan en 1961 – donné à manger aux surveillants des îles du Salut. Bon appétit aux pays des hommes punis. Lire le reste de cet article »
Loading...
Tags: Alain Sergent, Albert Londres, anarchiste, anthropohagie, bagne, Barrabas, Brugues, cervelle, club du Faubourg, commandant Michel, cuisine, Danan, François Salsou, Fresnes, hôpital, île Royale, Jacob, Jean Amoretti, L'Oeuvre, Lemerle, Mesclon, Poldès, requin, salle Wagram
Publié dans Après le bagne, Le bagne et ses joyeusetés |