Aphorismes d’un été jacobien
samedi 30 juillet 2016 par JMD
Pour te dire toute la vérité, je suis dans une sorte de sanatorium ; c’est presque une villégiature. Avant c’était Spa, Baden-Baden pendant l’été et la Côte d’Azur pendant l’hiver ; maintenant c’est Saint-Martin-de-Ré, un peu plus tard j’irai à la Guyane. La Faculté m’a toujours recommandé les pays chauds pour ma bronchite. Je crois qu’aller à 5 degrés de latitude nord, c’est observer sa prescription avec une obéissance toute byzantine.
Septembre 1905
24 juillet 1905, le temps des procès est clos pour Alexandre Jacob. L’attente du transfert sur le dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré, mentionné le 06 août comme établissement zoologique, devient ainsi l’activité principale du forçat à venir. Les lettres du 1, 2 et 3 août se prolongent de trois jours. Elles marquent une rupture importante. Bien sûr, l’honnête cambrioleur continue d’évoquer sa comparution aux assises d’Orléans et de conseiller sa mère détenue à Laon en vue de son procès en appel. Il ne manque pas non plus de décrire ses conditions d’emprisonnement et de philosopher sur la justice et les honnêtes gens. Mais l’homme puni commence surtout à organiser sa future vie de bagnard. Lire le reste de cet article »