samedi 24 septembre 2016 par JMD
Illettré, acculturé, frappé de cette espèce d’atavisme social le menant forcément à la débilité, à la misère, au chômage et au crime, le bagnard du docteur Rousseau semble cumuler les tares et ces dernières ne demandent qu’à pouvoir s’exprimer s’il survit au système éliminatoire dont l’honorable médecin dresse le terrifiant portrait dans les chapitres précédents de son livre paru en 1930. S’il est soumis par définition aux travaux forcés, le fagot n’en passe pas moins les deux tiers de son temps dans les cases. C’est là, dans cet espace clos et confiné où le surveillant ne rentre que très rarement, que vivent les hommes punis. C’est encore là, dans ce microcosme carcéral, que l’on peut s’adonner à toutes sortes de pratiques, majoritairement interdites mais le plus souvent tolérées parce qu’elles annihilent les sentiments d’oppositions et de révoltes. Rares sont alors ceux qui parviennent à abreuver leur soif de lecture, de théâtre ou de musique quand l’AP va jusqu’à censurer Voltaire, Schopenhauer, Nietzsche ou Anatole France … Peu nombreux sont ceux qui savent lire de toute façon. Dans la case, on s’accouple, on joue aux cartes (à la Marseillaise principalement), on se tatoue, on vend son corps, de la nourriture, divers objets ; on se dispute souvent, on se tue aussi parfois. Lire le reste de cet article »
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samedi 28 mars 2009 par JMD
C’est par l’écrit que la Jeunesse Internationale de Marseille tente en 1897 de faire connaître son combat et d’attirer à elle nombre de compagnons. Mais L’Agitateur, troisième série, ne connaît que deux numéros. Cela n’en montre pas moins dans cette ville un mouvement libertaire des plus actifs, contrairement à l’échec sous-tendu par l’étude de Mme Goutalier dans le buletin n°6 du CIRA Marseille (1970-1971). Si le nom d’Alexandre Jacob n’apparaît pas dans ces deux numéros de L’Agitateur, cela n’a rien d’étonnant. L’anonymat constitue une pratique courante dans la presse anarchiste. La plupart des quelques quarante articles présents dans les deux numéros portent une signature. Un grand nombre d’entre elles ne sont en fait que des pseudonymes. Certaines sont connues : Malato, Antignac, etc… Mais nous ne savons pas qui est Pertuis signant l’article sur « la femme de joie » dans le n°2 en date du 18 février au 2 mars. Lire le reste de cet article »
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Tags: Agitateur, Alexandre Jacob, anarchie, anonymat, Antignac, fille de joie, Jeunesse Internationale, journal, Malato, Marseille, Pertuis, propagande, prostitution, putain, Régine Goutalier, sexe
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