Les photos étaient en noir et blanc, le tirage papier… et surtout beaucoup moins de monde que le Premier mai 2009…
(photos Mimmo Pucciarelli)
Histoire en images des libertaires lyonnais
Un blog de l'Atelier de création libertaire
Le 4 février 1982, des anarchistes lyonnais et des antimilitaristes intervenaient en plein milieu du championnat d’Europe qui se déroulait à la patinoire de Lyon, devant les télés de toute l’Europe, pour soutenir les militants emprisonnés en Pologne.
De courageux pandores essayèrent laborieusement de les faire sortir… pas si évident de se déplacer sur de la glace.
Les cagoules vont bientôt être interdites dans les manifestions. Cela faisait pourtant depuis déjà longtemps que les libertaires lyonnais (en l’occurrence ici lyonnaises) les portaient en manifestation. Pas de date pour cette photographie que l’on peut situer au début des années quatre-vingt dix. Cette photo date du 23 mai 1987 et a été prise lors du Charivari des libertés, où les libertaires étaient massivement présents.
(Photo Mimmo Pucciarelli)
Marie-Louise Massoubre nous avait quitté, en 1988. Voici l’hommage qui avait été publié à cette époque dans la revue IRL.
Les phrases d’usage sonnent faux. Il serait faux de dire qu’elle était de toutes les luttes. Ceci pourrait laisser croire, en effet, qu’il s’agissait pour elle d’un devoir.
Ce n’est pas par devoir qu’elle était partout où il y avait des risques à prendre pour lutter contre l’injustice, partout où il y avait un copain à aider. C’est parce qu’elle en ressentait la nécessité intérieure. C’est pour cela qu’on la voyait aussi, jusqu’à ces derniers temps, chaque mercredi au Centre de documentation libertaire, tenter de conserver la mémoire du mouvement libertaire, cette mémoire dont elle fait désormais partie.
Il faut parler aussi de la chaleur de son accueil, de sa tolérance, de son ouverture d’esprit et de sa jeunesse.
Mais les mots sont bien banals pour rendre compte de tout ceci. Sa lutte contre la mort, acharnée, ressemble à toutes celles qu’elle a menées contre toutes les injustices, ici contre l’injustice suprême, le scandale intolérable, celui de la mort.
Je ne peux pas lui dire au-revoir. Je sais que d’elle, désormais, il ne reste rien, hormis le souvenir que nous en gardons, et celui de ce qu’elle a réalisé, des actions auxquelles elle a participé. Il n’y a pas d’au delà dans lequel nous pourrions nous retrouver.
La mort est évidemment le scandale intolérable, celui contre lequel la révolte est vouée à l’échec. Chaque instant de notre vie, à peine ébauché, est voué à disparaitre. Raison de plus pour faire en sorte qu’il soit unique et inoubliable. C’est pour ce qu’elle a vécu que nous n’oublierons pas Zizette. De ce que la mort, la vraie est inévitable, il découle que nous pouvons seulement tout faire pour éviter qu’elle ne s’infiltre pas dés à présent dans notre vie pour la modeler. Et la mort, c’est le conformisme, l’indifférence, l’uniforme, l’État, le poids des idées reçues et des habitudes, tout ce qui s’oppose à l’expression la plus libre possible de nos désirs et de notre vie.
C’est pour cette vie que Zizette a lutté.(Photos Mimmo Pucciarelli)