Une autre photographie de l’assemblée générale d’IRL du 24 septembre 1978. Cette fois, nous sommes à l’intérieur du local de la rue Pierre Blanc. De gauche à droite : Joël Fieux (?), Gemma, Jean-Marc et Eric.
Joël Fieux
Joël Fieux avait vécu et milité quelques années à Lyon, avant de s’embarquer pour le Nicaragua, en 1980 et se mettre au service de la révolution sandiniste, en utilisant pour la communauté ses connaissances dans l’imprimerie et dans la radio.
Entre 1980 et 1986, il envoya régulièrement de longues lettres à ses amis, en France, et à la revue IRL qui les publia.
Le 28 juillet 1986, il sera tué dans une embuscade avec la contra.
(Vous pouvez retrouver Joël dans le livre publié par l’Atelier de création libertaire : Joël Fieux : Paroles et écrits)
Etre punk en 1982 – Haine Brigade
Début 1982, dans son numéro 44 daté de mars-avril, la revue IRL publiait l’interview d’un groupe de tout jeunes anarcho-punks de la banlieue lyonnaise : « Haine Brigade ».
(Photos Yves Guélaud)
Hasta siempre mi hermano ! José Germinal Sanchez (Baza, Andalousie 1936 – Lyon 2000)
Germinal Sanchez nous a quitté, en juillet 2000, vaincu par un cancer. Fils de la révolution espagnole, comme il aimait le dire, Germinal était né en 1936. Il a suivi son père en adhérant à la CNT et il était un des animateurs de la CNT espagnole, à Lyon. Il a accompagné le mouvement libertaire lyonnais pendant tout ce temps et a fait le lien avec les « vieux » de la CNT espagnole.Germinal n’était pas un théoricien, non, simplement un militant qui avait la CNT dans ces tripes. Germinal nous manquera. Hasta siempre mi hermano !
Devant la librairie la Gryffe
La Gryffe est née en 1978… et elle est toujours vivante aujourd’hui. En 1985, quelques anarchistes posaient pour la photographie. De la droite vers la gauche : Daniel, Antoine Marsella, David, Alain, Zizette Marsella et Jean-Marc.
Fontaura
Vicente Galindo, dit Fontaura, était un des vieux militants de la CNT que l’on voyait régulièrement dans les débats à la Gryffe. Pendant la guerre d’Espagne, il avait été journaliste. Sa passion de l’écrit se voit au travers de sa bibliothèque. Mimmo Pucciarelli l’avait interviewé, en 1986, pour la revue IRL.
(Photo Mimmo Pucciarelli)
Sortie IRL numéro 31
Tablée d’anarchistes en terrasse – début des années 80
Les cagoules
Les cagoules vont bientôt être interdites dans les manifestions. Cela faisait pourtant depuis déjà longtemps que les libertaires lyonnais (en l’occurrence ici lyonnaises) les portaient en manifestation. Pas de date pour cette photographie que l’on peut situer au début des années quatre-vingt dix. Cette photo date du 23 mai 1987 et a été prise lors du Charivari des libertés, où les libertaires étaient massivement présents.
(Photo Mimmo Pucciarelli)
Zizette Marsella
Marie-Louise Massoubre nous avait quitté, en 1988. Voici l’hommage qui avait été publié à cette époque dans la revue IRL.
Les phrases d’usage sonnent faux. Il serait faux de dire qu’elle était de toutes les luttes. Ceci pourrait laisser croire, en effet, qu’il s’agissait pour elle d’un devoir.
Ce n’est pas par devoir qu’elle était partout où il y avait des risques à prendre pour lutter contre l’injustice, partout où il y avait un copain à aider. C’est parce qu’elle en ressentait la nécessité intérieure. C’est pour cela qu’on la voyait aussi, jusqu’à ces derniers temps, chaque mercredi au Centre de documentation libertaire, tenter de conserver la mémoire du mouvement libertaire, cette mémoire dont elle fait désormais partie.
Il faut parler aussi de la chaleur de son accueil, de sa tolérance, de son ouverture d’esprit et de sa jeunesse.
Mais les mots sont bien banals pour rendre compte de tout ceci. Sa lutte contre la mort, acharnée, ressemble à toutes celles qu’elle a menées contre toutes les injustices, ici contre l’injustice suprême, le scandale intolérable, celui de la mort.
Je ne peux pas lui dire au-revoir. Je sais que d’elle, désormais, il ne reste rien, hormis le souvenir que nous en gardons, et celui de ce qu’elle a réalisé, des actions auxquelles elle a participé. Il n’y a pas d’au delà dans lequel nous pourrions nous retrouver.
La mort est évidemment le scandale intolérable, celui contre lequel la révolte est vouée à l’échec. Chaque instant de notre vie, à peine ébauché, est voué à disparaitre. Raison de plus pour faire en sorte qu’il soit unique et inoubliable. C’est pour ce qu’elle a vécu que nous n’oublierons pas Zizette. De ce que la mort, la vraie est inévitable, il découle que nous pouvons seulement tout faire pour éviter qu’elle ne s’infiltre pas dés à présent dans notre vie pour la modeler. Et la mort, c’est le conformisme, l’indifférence, l’uniforme, l’État, le poids des idées reçues et des habitudes, tout ce qui s’oppose à l’expression la plus libre possible de nos désirs et de notre vie.
C’est pour cette vie que Zizette a lutté.(Photos Mimmo Pucciarelli)