Embrouille à la vogue des marrons
La moisson quotidienne d’images que je recueille pour montrer la vie de mon quartier est le fruit de ma curiosité constante.
Dimanche 5 octobre, en rentrant chez moi je me suis arrêté quelques instants à la vogue qui anime le plateau pendant presque un mois, chaque année à l’automne, pensant trouver une ou deux situations sympathiques à garder en mémoire.
C’est avec cette idée que j’ai allumé mon arme et… me voilà à guetter, mères, pères, enfants, tontons, tatas, ami-e-s. Et puis, tout à coup, je vois une bande de jeunes, avec leurs pistolets qu’ils avaient certainement gagnés un peu plus tôt dans un des stands, jouer à se faire peur et à faire peur…
Le sociologue, plutôt non-violent, essaye donc de les prendre en photo, sans toutefois leur demander de garder la pose !
J’ai dans ma machine deux images… pas vraiment extraordinaires. Et puis, tout à coup, surgissent trois policiers qui circulent, goguenards, pour surveiller que tout se passe bien, sans embrouille. Et ne voilà-t-il pas qu’ils tombent sur cette petite bande de gones ?
Ils s’approchent et leur demandent de leur montrer leur pistolets… Je suis un peu loin et n’entend pas tout ce qu’ils disent. Mais je vois qu’ils ouvrent les pistolets et enlèvent les toutes petites billes jaunes…
sous l’œil approbateur d’un commerçant… et des curieux.
Je n’ai pas osé intervenir, mais je me demande encore ce qu’ont pu penser ces gones. Peut-être le saurons-nous dans quelques années.