D’un ACAB à l’autre
D’un ACAB à l’autre
Samedi 6 mai 2023
sept cents irréductibles ont défilé
à l’écart des banques
et du centre ville
mais toujours aussi déterminé·es
à crier en chœur « ACAB »
et puis comme d’hab
des ombres en noir vêtues
ont pris d’assaut quelques abribus
– peut-être gênant à la libre circulation ? –
et réchauffé encore un peu plus le climat
en mettant feu à quelque poubelles,
pas des riches cette fois-ci,
on était pas dans le quartier des riches,
mais avec l’aide de l’héroïque fanfare
le cortège a pu arriver à destination
en respirant encore des restes de gaz
pas celui hilarant…
16 heures… j’abandonne nos ami·es
les déterminé·es et irréductibles
qui n’ont jamais arrêté de hurler « ACAB »
ou encore « la rue est à qui ? À nous, à nous, à nous !… »
À 16 heures j’ai rebroussé chemin
pour rentrer à la Croix-Rousse
en passant par le centre,
et là, à ma grande surprise,
un autre foule estimée quant à elle
à plusieurs dizaines de milliers de personnes
murmurait elle aussi
« la rue est à qui ? À nous, à nous, à nous !… »
et puis aussi « ACAB »
ACAB ? ai-je demandé à une de ces personnes toute souriante ?
Oui, m’a-t-elle répondu,
All Consumption is Always Beneficial…
Bon et moi qui attends depuis un demi-siècle
une révolution non-violente
et contre la société de consommation,
j’ai baisse la tête sur le guidon
et je suis rentré quelque peu peiné.
ACAAAAAAAAAABBBBBBB