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MIMMO S’EST ARRÊTÉ À LA CROIX-ROUSSE – « Nostra patria è il mondo intero. Nostra legge è la libertà. »
L’année 1973 sera romaine pour lui : fac de psycho et, surtout, son investissement progressif au fameux journal anarchiste « Umanita Nova »**, tenu par le couple Rossi. La rigueur que Mimmo Pucciarelli découvre chez ces militants le surprend, mais il remonte ses manches. L’étape suivante, c’est Carrare, une ville aux traditions libertaires importantes, où il aide à l’installation d’une imprimerie.
En 1975, Mimmo refuse de faire son service militaire. Et refuse également d’être objecteur de conscience. Comme il le reconnaît aujourd’hui, il se rêve plus ou moins en « martyr », se verrait bien en prison… La prison, ce sera pour plus tard. Pour l’heure, il se laisse convaincre de quitter précipitamment l’Italie (il ne pourra y retourner avant cinq ans), et laisse résonner en lui la fameuse devise : « Nostra patria è il mondo intero. Nostra legge è la libertà. »
Après un détour par la Suisse, il gagne, contre toute attente, non la Capitale où est fabriqué « Le monde libertaire » lu de l’autre côté des Alpes, mais Lyon. Ou plutôt la Croix-Rousse, comme il aime à le préciser. Il ne la quittera plus…
Les étoiles nous appartiennent !
Je suis un réfugié politique italien, non-extradé par François Mitterrand. Comme d’autres camarades italiens dans les années 1970-80, nous avons trouvé asile politique en France, ce qui ne nous a jamais empêché de continuer la lutte avec les autres réfugiés politiques. En ce qui me concerne, je n’ai jamais cessé d’exprimer mes convictions politiques malgré mon arrestation en vue d’une éventuelle extradition vers l’Italie en 1986.
Je n’ai jamais abandonné mes idées, ni dénoncé mes camarades, et ne me suis encore moins repenti de mes activités politiques, y compris lorsque les gendarmes du général Della Chiesa m’ont torturé en Italie.
Depuis mon arrivée en France, j’ai continué à vivre mon engagement au quotidien avec les camarades français, même lorsque j’ai été arrêté à Paris, en 1984, avec ma camarade Gabriella Bergamaschini. Incarcéré à la prison de Fresnes entre 1984 et 1986, j’y ai mené, avec d’autres camarades prolétaires emprisonnés, des luttes contre la prison en général, et pour l’abolition des régimes spéciaux, comme les quartiers de haute sécurité à l’intérieur des établissement pénitenciers français et italiens, ainsi que des luttes pour la défense des autres prisonniers politiques et de droits communs.
En Italie, j’ai milité pendant de longues années au sein d’organisations révolutionnaires, ce qui m’a poussé à vivre dans la clandestinité pendant 10 ans, dont 2 ans en France, avant mon arrestation. Je ne souhaite pas entrer ici dans les détails concernant les actions auxquelles j’ai participé en Italie, et notamment les opérations politico-militaires afin de protéger ceux de mes camarades toujours en liberté… Je peux néanmoins rappeler que, pendant les années 1970 – ces fameuses années passées à l’histoire comme étant celles où, d’un côté s’est développée « la stratégie de la tensionr » et de l’autre la renaissance des mouvements révolutionnaires -, j’ai participé, entre autres, à des actions d’expropriation révolutionnaire dont le but était de financer le mouvement.
Depuis toujours, en tant que militant révolutionnaire avec mes camarades, j’ai participé activement à la lutte antifasciste : à Turin, en 1972, à la fermeture définitive du parti fasciste (MSI) de Giorgio Almirante ; et toujours à Turin, en 1973, à la « jambisation » des militants de Ordino nuovo, Ambrosini et Cibin. Ces deux nazis c’étaient rendus coupables de graves actes de violence à l’encontre de camarades militants révolutionnaire travaillant à la Fiat et d’autres usines en lutte. Ces mêmes personnages, au début des années 1970, avaient été impliqués dans la tentative de coup d’État organisé par Valerio Borghese et l’organisation secrète neo-fasciste dénommée « Loge P 2 ».
Depuis que je vis en France, j’ai continué en première ligne à lutter contre le fascisme.
Mes chers camarades, suite à l’agression du dimanche 16 décembre, je ne me sens pas une victime, et je ne veux pas pleurer sur mon sort. J’étais et je reste un militant révolutionnaire combattant contre le fascisme et l’oppression capitaliste.
Certes, les tortures que j’ai subies en Italie ont laissé de graves séquelles (lésion vésicale, lésions à la colonne vertébrale, ablation de la prostate…). À cela il faut ajouter les dommages procurés par le contact avec l’amiante dans mon activité professionnelle, ce qui fait qu’actuellement je suis handicapé à 80 %. De plus, seulement trois jours avant cette agression, je sortais de l’hôpital de la Croix-Rousse suite à un nouvel AVC qui a laissé des séquelles au niveau de ma jambe et de mon bras gauches, ce qui fait que je dois désormais me déplacer avec une béquille.
Mon état de santé n’a pourtant pas diminué ma volonté de combattre le fascisme, le capitalisme et toutes les injustices sociales. Il y a quelques jours, j’ai participé à la journée no-TAV, et je soutiens toutes les initiatives militantes et révolutionnaires présentes ici à Lyon.
D’ailleurs, depuis mon arrivée à Lyon, et à la Croix-Rousse en particulier, j’ai toujours participé aux nombreuses activités et actions qu’y se sont développées et qui continuent à maintenir vivant les mouvements squats, anticapitalistes, antifascistes, libertaires et alternatifs.
Ce dimanche 16 décembre, en sortant de mon domicile vers 7 heures du matin, j’ai remarqué deux personnes sur le trottoir d’en face mais, je n’avais aucune raison d’y prêter attention. Mais, quelques secondes plus tard, alors que je continuais tranquillement mon chemin, ces individus se sont approchés et, après m’avoir demandé s’ils pouvaient me parler, l’un d’entre eux a sorti une batte de base-ball de son blouson et m’a frappé à la tête. Le deuxième m’a dérobé la béquille avec laquelle il m’a aussi frappé, suite à quoi je suis tombé par terre. Sur ça, une troisième personne que je n’avais pas encore vu, est arrivé et à son tour m’a donné des coups de pieds dans les jambes et au ventre… Enfin, j’ai entendu ce troisième individu s’exclamer : « On l’a bien cassé, on peut y aller ! »
Sachez chers camarades que ce n’est pas cette agression qui me fera me désister de mon engagement contre le fascisme. Sachez que, malgré ma condition physique précaire, ils ne me réduiront pas au silence. Sachez enfin que jusqu’à mon dernier souffle, j’apporterais mon soutien et ma solidarité aux camarades révolutionnaires et antifascistes avec force et dignité.
Les étoiles sont à nous et nous appartiennent.
La lutte contre le fascisme et le capitalisme continue.
Courage camarades, ne baissez jamais les bras !
Salvatore Cirincione, 21 décembre 2012
Ceux qui souhaitent mieux connaître mon histoire peuvent regarder le documentaire qui résume ma vie et qui est disponible sur Rebellyon : http://rebellyon.tv/La-Notte-di-Toto.html.
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Back in the past – le défilé de la biennale de la danse
C’est Noël, la trêve des confiseurs (tiens, cela fait plusieurs jours que je me répète) et, comme à la télé, on recycle les vieux nanards. Et puis ça fait aussi « Rétrospective de l’année écoulée (an II du règne de Sarko Ier) ». Aujourd’hui, on remonte au 14 septembre de cette année 2008 et on passe quelques images du défilé de la biennale de Lyon. Pas grand-chose, mais quand on recycle, on recycle. Et ça vide les placards. Puis c’est joyeux et nous fera oublier la crise, les emprisonnés de Tarnac, les révoltés grecs, le préfet amnistié…
« Libérez les gens de Tarnac, sinon ça va barder » – signé les Brigades rousses
« L’État est bien peureux qu’une fois de plus il s’en prend à plus faible que lui. Et nos deux de Tarnac de moisir encore en prison parce que des ministres et un président ne veulent pas se déjuger.
Mais les Brigades rousses veillent et annoncent une nuit de Noël chaude. Attention brave gens à vos arbres de Noël piégés, aux bombes glacées, aux papillotes empoisonnées. Nous ne sommes pas une cellule invisible, juste la mouvance anarcho-autonome-libertaro-croix-roussienne. »
Nous ne pouvons que reproduire en totalité le communiqué des Brigades rousses que nous venons de recevoir.
A votre bon cœur
Aux pieds de ma colline nous sommes loin de Tarnac, des prisons, des ventres creux, des bombes pleines, des bouches ensanglantées, des manifs en rang d’oignon, du choléra, et de ce monde qui se tourne vers les Pères Noël…