Jour de l’an 2022 (en dialecte de mon village, au sud de l’Italie) • 02/01/21
Hier soir j’ai regardé un film
« Fièvre de vivre »,
ensuite j’ai lu une vingtaine de pages
de Mon frère l’Idiot
et, vers vingt-trois heures,
vu que me yeux se fermaient,
j’ai arrêté en me disant :
de toute façon bientôt les feux d’artifices
me réveilleront…
Maintenant il est six heures du matin,
c’est que maintenant que je me suis réveillé,
et en-dessous d’un édredon rouge
je souris en me rappelant
le rêve que j’ai fait.
C’était le trente-et-un de décembre
de deux-mille-et-vingt-et-un,
trois mille âmes s’étaient réunis sur la place
la plus belle du monde.
Il ne manquait que quelques secondes à minuit,
Et, sans que personne le leur demande,
les gens ont commencé à conter à l’envers.
Dix, neuf, huit… quatre, trois, deux, un, zéro !
C’est à ce moment que tous et toutes
se sont enlevé le masque
en le jetant dans un feu
que Neron avait allumé
dont les flammes se voyaient de la Lune
où il y avait un Chinois et une Américaine
qui s’embrassaient.
Après, toujours tous ensemble,
en regardant vers la fenêtre de Gelsomino,
qui, depuis plusieurs années,
ne sort plus de sa chambre,
tout ce monde a crié : Auguri !,
Auguri !, Auguri !,
jusqu’à quand Totonn avec sa trombe
a commencé à jouer une valse de Chopin
et Mario qui tenait sa fiancée par la main
est venu faire des photos
de ces caggianesi qui dansaient
comme Monsieur le curé et Adriana,
le maire et sa mère…
Bien que ce matin il fasse froid
je suis quand même sorti
de mon édredon rouge
pour aller voir les gens du quartier
pour leur souhaiter,
comme je le fais depuis très longtemps,
mes plus sincères vœux
de paix, amour et poésie