Un œil sur le déconfinement – série 8
Samedi 16 mai 2020
ce fut une belle journée de retour vers le passé
après avoir marché sur le bord de la Saône
je me suis lancé à l’assaut du centre-ville
et là il y avait trois manifestations en même temps :
celle d’une centaine de personnes
jeunes et moins jeunes
et deux gilets jaunes qui chantaient
dans un joyeux tintouin et le sourire aux lèvres
« on est là, on est là, même si Macron ne veut pas… »
« siamo tutti antifascisti »
« Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! anticapitaliste »
« la police est corrompue… ACAB »
« flics, violeurs assassins ».
Puis il y avait celle beaucoup plus compacte et ordonnée
de dizaines personnes toutes casquées et habillées d’un bleu pareil
avec bouclier, fusils pour lancer des lacrymos et flashballs,
marchant au pas ou en courant pour arrêter des éventuelles fuites
d’indivu·es suspect·es de se lancer vers des actions « répréhensibles »
bref, des salariés dont le métier est celui de maintenir l’ordre « républicain »
ou réprimer des activités « répréhensible ».
J’ai remarqué qu’ils arboraient aussi un sourire en coin
mais prêt a soulever les matraques contre les fauteurs de troubles…
Et puis une troisième manifestation, la plus nombreuse
de ceux et celles qui étaient finalement venu·es faire des emplettes
aller chez le coiffeur, regarder les prix et les nouveautés
de vêtements, chaussures et high-tech,
s’acheter une friandise, une bière à emporter
se promener bras dessous bras dessus avec ami·es et ou parents
il y avait là des chômeurs, des jeunes, des vieux,
issus des classes moyennes, des riches, des sans le sous,
masqués ou pas, en faisant sagement la queue sanitaire
certains se chamaillant d’autres en se regardant avec méfiance
mais ils semblaient tous et toutes content·es de retrouver la liberté
d’être prêt, ou ayant envie d’acheter de nouvelles affaires,
car pendant le confinement beaucoup de placards ont été vidés
et jetées pas mal d’affaires, même si en bon état !
Samedi prochain dans ce vieux monde
d’autres manifestations nous raconteront que les virus passent
mais pas…