Archive pour septembre 2016
Bakounine et Wagner
Michel Bakounine et Richard Wagner se sont connus à Dresde en 1849. On connaît les détails des relations entre les deux hommes à travers les mémoires du musicien (Mein Leben), dictés à sa femme Cosima à partir de 1865, et qu’il commença à faire circuler à quelques dizaines d’exemplaires à partir des années 1870 parmi ses amis intimes (Nietzsche participa d’ailleurs à l’impression des premiers tomes). Dans ce texte volumineux (1600 pages), pas moins d’une soixantaine ont à voir avec les événements de Dresde, et donc directement ou indirectement avec Bakounine, qui est l’une des figures dominantes de ce passage (son nom apparaît une trentaine de fois). En revanche, Wagner n’est jamais mentionné dans la Confession de Bakounine, qui relate pourtant sa participation à l’insurrection de Dresde. À qui s’étonnerait de retrouver aux côtés de Bakounine le compositeur allemand, qui n’est pas précisément connu comme un apôtre de la révolution sociale mais plutôt comme un chantre de la germanité (avec un antijudaïsme non dissimulé), on rappellera qu’il fut aussi, dans sa jeunesse, un sympathisant enthousiaste des idées libérales et constitutionnelles agitées lors de la révolution de 1848 en Allemagne et que, comme beaucoup d’autres personnes de sa génération, ne resta de son nationalisme démocratique de jeunesse que le nationalisme… Toutefois, pour en revenir à la rencontre avec Bakounine telle qu’elle est narrée dans Ma vie, on ne doit pas perdre de vue que ces mémoires sont sujets à caution, à plusieurs titres. Lire la suite de cette entrée »
Colifichets bakouniniens (8) : un autre tee-shirt est possible
Je dois à mon grand pourvoyeur de colifichets bakouniniens, Misha Tsovma, d’être entré en possession de ce tee-shirt à l’occasion de mon anniversaire. Il est encore l’œuvre des copains italiens qui avaient produit le précédent tee-shirt dont j’avais déjà parlé sur ce blog. J’aime beaucoup la désignation old school anarchist, qui suggère qu’il y a une nouvelle école (qui d’ailleurs n’en est pas une), non pas post mais plutôt néo-anarchiste, comme dirait Tomás Ibañez.
Une question me taraude toutefois: ce bout de tissu imprimé est-il en mesure d’impressionner notre sémillant désormais ex-ministre de l’économie et de rabattre le mépris de classe exprimé par son fameux « vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt » lancé à deux grévistes de la CGT à Lunel en mai dernier?