Archive pour la catégorie ‘Question nationale et question sociale’
Autoportrait d’un révolutionnaire en déroute (à propos de la Confession)
Plus de cinq années après la réédition de la Confession de Bakounine aux éditions du Passager Clandestin (que je salue ici, et auxquelles je souhaite longue vie), je donne le texte de la préface que j’avais écrite pour l’occasion.
Et quitte à donner dans l’auto-promotion éhontée, je rappelle que cette édition de la Confession est la plus fiable disponible sur le marché, notamment parce que nous avons corrigé quantité de patronymes qui avaient souffert de leur passage du latin au cyrillique, puis du cyrillique au latin, et parce que nous avons ajouté des notes pour chacun des personnages que mentionne Bakounine dans le texte. Bonne lecture! Lire la suite de cette entrée »
Roman Rosdolsky, Engels et Bakounine
Pour apporter une première conclusion à cette série de billets sur l’engagement de Bakounine dans les révolutions de 1848 (dont on célèbre cette année les 170 ans), je vais évoquer quelque chose dont je n’avais pas parlé dans mon livre publié à l’ACL en 2009, La liberté des peuples: Bakounine et les révolutions de 1848, à savoir la manière dont il a été rendu compte dans la littérature marxiste de la polémique d’Engels contre l’Appel aux Slaves de Bakounine. J’en ai déjà dit un mot lors de mon intervention à l’EHESS le 9 février, mais je voudrais ici y revenir plus en détail, et partir pour cela de l’ouvrage de Roman Rosdolsky, dont je n’avais pas pris connaissance lorsque j’ai travaillé sur ce sujet il y a maintenant une quinzaine d’années. C’est Edward Castleton qui, en traduisant ma contribution à l’ouvrage collectif The 1848 Revolutions and European Political Thought, a attiré mon attention sur les travaux de Rosdolsky. C’est aussi l’occasion de dire que, parmi les recherches de ces dernières décennies sur les révolutions de 1848, on doit bien souvent à des chercheurs marxistes les informations dont on dispose sur l’implication de Bakounine dans ces événements. En témoigne un autre ouvrage, dont je parlerai prochainement: Fragmente zu internationalen demokratischen Aktivitäten um 1848 (M. Bakunin, F. Engels, F. Mellinet u. a.), coordonné par Helmut Elsner, Jacques Grandjonc, Elisabeth Neu et Hans Pelger, Trier, Schriften aus dem Karl-Marx-Haus, n° 48, 2000. Lire la suite de cette entrée »
L’Appel aux Slaves de Bakounine et Engels
Comme annoncé précédemment, je livre ci-dessous le texte de mon intervention à l’EHESS du 9 février dernier dans le cadre du séminaire « Révolutions de XIXe siècle et sciences sociales ». Je reviendrai dans un prochain billet sur les débats qui ont entouré les travaux de Roman Rosdolsky sur Engels et ses rapports aux « peuples sans histoire », notamment en tant que cela refait surgir des débats autour de Bakounine.
Comme pour le billet consacré à mon intervention à l’EHESS, l’image qui illustre celui-ci est tirée de ce site Internet, qui propose une version fac-similé de tous les articles de la Neue Rheinische Zeitung (Nouvelle Gazette Rhénane), le journal édité par Marx et Engels au cours des révolutions de 1848 et qui accueillit, dans ses n°221 et 222 (datés des 14 et 15 février 1849) la polémique d’Engels contre l’Appel aux Slaves de Bakounine. Lire la suite de cette entrée »
Bakounine sur Radio Prague
En février dernier, j’ai été interviewé sur Radio Prague, dans le cadre de son émission en langue française, pour parler de la participation de Bakounine à l’insurrection de Prague de juin 1848. Je donne la retranscription de l’entretien, qu’on peut aussi trouver sur le site de la radio, avec la version audio. Je remercie Pierre Meignan, qui anime cette émission, pour la qualité de ses questions (pour les réponses, je vous laisse juges !) et l’intérêt qu’il porte à cet épisode.
Bakounine au Congrès slave de Prague en 1848
En juin 1848, dans le contexte bouillonnant des révolutions européennes, Prague accueille un Congrès slave, une des premières occasions où les nationalités slaves européennes se réunissent pour faire valoir leurs droits. Il y a un seul représentant russe à ce congrès, mais pas des moindres, puisqu’il s’agit de Mikhaïl Bakounine (1814-1876). Maître de conférences en philosophie, Jean-Christophe Angaut, spécialiste de la pensée et du parcours du célèbre révolutionnaire, évoque pour Radio Prague le séjour pragois de celui qui deviendra plus tard l’un des plus importants théoriciens de l’anarchisme. Lire la suite de cette entrée »
Parution: « Revolution and the Slav Question: 1848 and Mikhail Bakunin »
Vient de paraître chez Cambridge University Press le volume coordonné par Douglas Moggach et Gareth Stedman Jones et intitulé The 1848 Revolutions and European Political Thought. On peut consulter le site de l’éditeur pour une présentation détaillée. Le livre rassemble une vingtaine de contributions, dont la mienne, intitulée « Revolution and the Slav Question: 1848 and Mikhail Bakunin » (p. 405-428). Je profite de ce billet pour remercier chaleureusement Edward Castleton qui a pris la peine de traduire ma prose en bon anglais académique.
Ça, c’était la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que, bien entendu, ce livre coûte un bras (dans les 85 euros), bien que, comme toujours avec ce genre d’ouvrage, les auteur.e.s doivent considérer le fait d’être publié.e.s par un tel éditeur comme une rémunération en soi. La seule clientèle, en attendant une hypothétique version paperback, semble donc devoir être celle des bibliothèques publiques. Cela dit, pour celles et ceux qui souhaiteraient avoir communication du contenu, il reste toujours HAL-SHS et, outre qu’on peut parfois s’arranger, une partie de ce que je dis dans ce texte se retrouve dans mon intervention à l’EHESS, qui sera l’objet du prochain billet.
Bakounine et Engels à l’EHESS le 9 février 2018 (et en 1848)
Ceci est la première de quatre billets à propos de Bakounine et des révolutions de 1848. Avec un bon mois de retard, je procède à la désannonce (comme on dit à la radio pour donner le titre d’une chanson que l’on vient de diffuser) de mon intervention dans le cadre du séminaire « Révolutions du XIXe siècle et sciences sociales » organisé par Quentin Deluermoz et Caroline Fayolle. Je profite de ce billet pour les remercier de leur invitation et de leur accueil. On peut trouver le programme de leur séminaire en suivant ce lien. Le prochaine (et dernière) séance a lieu ce vendredi, avec Michèle Riot-Sarcey, Kristin Ross et Isabelle Garo.
Pour la séance à laquelle j’ai participé, le titre de mon intervention était « L’Appel aux Slaves de Bakounine et Engels : dimensions démocratique, sociale et nationale des révolutions de 1848 ». Dans la lignée d’une publication récente dont je ferai état dans un prochain billet, il s’agissait pour moi d’actualiser des travaux déjà vieux de dix ans sur Bakounine et les révolutions de 1848, et notamment de prendre en considération les débats dont les interventions de Bakounine et la polémique d’Engels contre l’Appel aux slaves ont fait l’objet à l’intérieur du marxisme. Je reviendrai plus en détail dans un prochain billet sur Roman Rosdolsky et son ouvrage sur le traitement par Engels des peuples sans histoire, notamment dans la Neue Rheinische Zeitung (Nouvelle Gazette Rhénane). Pour le fac-similé en ligne de ce journal édité par Marx et Engels, on peut se rendre à cette adresse, d’où j’ai extrait l’image qui illustre ce billet. Lire la suite de cette entrée »
Intervention à la CNT: Bakounine et le syndicalisme révolutionnaire
M’étant rendu compte qu’en voulant parler d’une part du rapport de Bakounine à la politique, et d’autre part de la manière dont sa pensée est tout entière tournée vers l’action, j’allais en fait parler des rapports entre Bakounine et le syndicalisme révolutionnaire, j’ai finalement recentré mon intervention au festival de la CNT le 10 mai dernier sur ce thème, que j’ai décliné en trois temps (Bakounine militant de l’AIT, Bakounine et la politique, les rapports entre pensée et action). En revanche, je ne suis pas en mesure de fournir le texte de cette intervention, que je n’ai pas intégralement rédigé. Je suis donc contraint de vous laisser mon brouillon…
Cette intervention était pour moi la dernière entrant dans les commémorations des 200 ans de la naissance de Bakounine, et je dois confesser une certaine lassitude, toute provisoire, qui explique sans doute pourquoi je n’ai pas pris la peine de rédiger ce qui aurait été peut-être mon huitième texte de l’année sur Bakounine. Il n’y a évidemment pas besoin de commémorations pour parler de Bakounine, et c’est heureux car il n’est pas certain que je sois en bon état pour la prochaine, celle des 200 ans de sa mort, puisque j’aurai alors 100 ans. Toutefois, s’il le faut, décidons que nous sommes désormais entrés, depuis le 30 mai, dans l’année des commémorations des 200 ans du premier anniversaire de Bakounine – et ainsi de suite.
Bakounine et le rôle révolutionnaire des déclassés
[Je reproduis ici le texte de ma contribution à la récente conférence qui tenue à Priamoukhino, village natal de Bakounine, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. Il s’agit ici du texte original, que Misha Tsovma a traduit en russe à des fins de surtitrage, pendant que je lisais une version anglaise, nettement moins bonne puisque concoctée par mes soins – pour une fois les locuteurs anglophones sont donc désavantagés par rapport aux francophones et aux russophones. Une version de ce texte devrait paraître en russe dans les prochains mois, et une version abrégée a peut-être déjà été publiée dans une revue anarchiste russe, si j’ai tout bien compris (en tout cas, je me renseigne)… L’image ci-contre est une reproduction d’un badge avec mon nom transcrit en russe, fabriqué par les organisateurs de la conférence.] Lire la suite de cette entrée »
La Confession de Bakounine au Passager Clandestin
Le printemps et l’été ayant été bien chargés, je me suis rendu compte, lorsque l’automne fut venu, que je n’avais fait qu’annoncer la parution de la réédition de la Confession, et que je ne l’avais pas désannoncée, comme on dit à la radio. Mea maxima culpa (puisqu’il faut se confesser), mais mieux vaut tard que jamais.
Depuis le mois de mai 2013, il est donc possible de se procurer, dans toute bonne librairie (par exemple, à Lyon, à La Gryffe ou au Bal des ardents si vous l’achetez, et ailleurs si vous la volez), cette nouvelle édition de la Confession de Bakounine. Pourquoi préférer cette acquisition à l’un des 555 livres qui marquent la rentrée littéraire en France? Tout simplement pour les raisons suivantes: Lire la suite de cette entrée »
« Dans les griffes de l’ours! »
« Dans les griffes de l’ours! » est le 3ème recueil de textes de Bakounine publié par Étienne Lesourd aux éditions des Nuits rouges. Sous-titré « Lettres de prison et de déportation (1849-1861) », il possède par ailleurs une présentation qu’on peut lire sur Internet.
Cette parution est l’occasion d’évoquer l’ensemble des trois recueils que ce blog a scandaleusement passé sous silence jusqu’ici. Je signale d’ailleurs que nous avons réussi à ne pas nous croiser avec Étienne Lesourd, alors que nous travaillons sur le même auteur, et que nous avons même, pendant trois ans, travaillé dans la même bonne ville de Nancy. De sorte que ce billet est aussi un message envoyé à Étienne Lesourd à travers le cyberespace (comme on dit): ce serait pas mal qu’on se contacte et qu’on se voie, camarade bakouninien!