Archive pour la catégorie ‘Actualités’
Il y a 140 ans: Bakounine à Lyon
Il y a 140 ans, avait lieu l’insurrection de la place des Terreaux, dans le cadre de ce que l’on appelle parfois la première Commune de Lyon. Bakounine participa grandement à cette insurrection, au point que toutes sortes de récits relevant plus ou moins du racontar ont été colportés sur cet épisode. Comme je me trouve plus ou moins à Lyon, et que ce blog est hébergé par un éditeur libertaire lyonnais, il m’a semblé important de marquer le coup. Aussi me proposé-je dans de prochains billets:
1) de voir, dans la rubrique « mauvaise réputation », la manière dont cet épisode a été reconstruit par Marx et Engels dans leur correspondance, au point que leur version, reposant pourtant largement sur un mélange d’exagération, de mépris et de vision fantasmatique du personnage de Bakounine, en est venue à valoir pour la seule autorisée ;
2) de tenter de restaurer la chronologie des événements, en tout cas pour ce qui concerne Bakounine, notamment à partir des travaux de Fernand Rude et de l’équipe d’Arthur Lehning à l’IISG ;
3) de voir ce que Bakounine lui-même a pu raconter au sujet de cet événement dans sa correspondance, mais aussi en amont lorsqu’il considérait que le soulèvement de la ville de Lyon pouvait entrer dans ses plans révolutionnaires.
Dans l’immédiat, je me demande si la prise de l’hôtel de ville et sa redécoration avec une banderole « Bakounine, reviens, les bourgeois sont toujours là! » ne serait pas une bonne idée…
Ecouter du Bakounine en mp3
Au mois d’août, durant la période d’estivation de ce blog, Jean-Marc m’a signalé que le site litteratureaudio.com mettait à disposition du public deux « livres » de Bakounine en format audio.
Le premier n’est pas vraiment un livre: il s’agit d’une partie des articles que Bakounine a consacrés à la question du patriotisme en 1869 dans le journal Le progrès du Locle, et il est intitulé « Le patriotisme physiologique ou naturel« . J’avais évoqué ces articles en cherchant à décoder un passage énigmatique dans un film de Sergio Leone. J’en déduis que le James Coburn du XXIe siècle ne lira pas d’ouvrage de Bakounine sur le patriotisme, mais qu’il en écoutera avec son casque à moumoute.
Le second fichier proposé à l’écoute n’est pas davantage un livre de Bakounine: il s’agit de Dieu et l’État, texte reconstitué par Carlo Cafiero et Élisée Reclus sur la base de manuscrits inédits qui auraient dû figurer dans la 2ème partie de L’empire knouto-germanique et la révolution sociale. L’ironie du sort a voulu qu’il s’agisse là de l’ouvrage paru sous la signature de Bakounine qui a connu le plus de diffusion et de succès.
Quoi qu’il en soit, merci à Gérard Ferran d’avoir prêté sa voix au géant barbu, et bonne écoute!
Le Bakounine Blog a un an
Bon, je sais, on s’en fout un peu, et d’ailleurs, on s’en fout tellement qu’on avait laissé passer l’anniversaire…
Or donc, le 4 juin dernier, ce blog a eu un an et personne ne s’en est rendu compte. Il avait commencé par un article annonçant la parution à l’Atelier de Création Libertaire du livre La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848, qui fut aussi l’occasion pour Jean-Marc de me proposer un hébergement pour un blog sur Bakounine, et une chose en entraînant une autre… Et ça tombe bien, j’ai plein de chiffres dont je ne savais pas trop quoi faire.
« Dans les griffes de l’ours! »
« Dans les griffes de l’ours! » est le 3ème recueil de textes de Bakounine publié par Étienne Lesourd aux éditions des Nuits rouges. Sous-titré « Lettres de prison et de déportation (1849-1861) », il possède par ailleurs une présentation qu’on peut lire sur Internet.
Cette parution est l’occasion d’évoquer l’ensemble des trois recueils que ce blog a scandaleusement passé sous silence jusqu’ici. Je signale d’ailleurs que nous avons réussi à ne pas nous croiser avec Étienne Lesourd, alors que nous travaillons sur le même auteur, et que nous avons même, pendant trois ans, travaillé dans la même bonne ville de Nancy. De sorte que ce billet est aussi un message envoyé à Étienne Lesourd à travers le cyberespace (comme on dit): ce serait pas mal qu’on se contacte et qu’on se voie, camarade bakouninien!
Un portrait mystère
Ronald Creagh m’a récemment demandé si je connaissais l’origine du portrait qui illustre ce billet. On le trouve en effet sur wikipedia – où je puise moi-même la plupart des illustrations des billets de ce blog dans la mesure où les images qui s’y trouvent sont libres de droits (et qui plus est au format png, qui est un format libre).
Or c’est précisément de droits qu’il est ici question: on ne connaît pas la provenance de ce qui ressemble bien à une photo de Bakounine dans les années 1840. Au passage, un tel document est d’une grande valeur car toutes les autres photos connues de Bakounine sont des années 1860. Le problème, c’est qu’il n’est pas sûr que l’utilisateur qui l’a mis en ligne ait disposé des droits pour le faire. Et si la fondation wikipedia n’a pas percé le mystère de ce portrait dans ces prochains jours, celui-ci sera retiré le 21 mai 2010, soit après-demain…
D’où l’appel solennel que je lance aujourd’hui: quelqu’un connaît-il l’origine de cette photo (auteur, date, etc.)? Dans ce cas, merci de se mettre en contact avec Ronald Creagh (via le site recherches sur l’anarchisme) ou avec moi (par le biais de ce blog, en laissant un commentaire à ce billet).
J’avoue qu’il y a quelque malice dans ce billet: quand bien même la photo serait retirée de wikipedia, elle resterait néanmoins présente sur ce blog, et si quelqu’un y trouve à redire, il faudra bien qu’il nous renseigne sur l’origine de ce portrait…
Retour sur le Salon du livre libertaire
Quelques mots sur le Salon du Livre Libertaire qui s’est tenu le week-end dernier à Paris, à l’espace des Blancs Manteaux.
Tout d’abord, on ne saurait trop rappeler combien un événement de ce type est important pour les libertaires, et combien il démontre, contre une imagerie sommaire dans laquelle on a tenté de l’enfermer, que la culture libertaire est une culture du livre, de la brochure, de la compilation intempestive, et non une culture de la violence immédiate et incontrôlée. Ce rapport au livre et par le livre se traduit par l’existence de quantité de petites maisons d’édition qui proposent des textes devenus parfois introuvables, ou d’auteurs que l’on avait pas coutume de lire ensemble.
Salon du livre libertaire à Paris
Samedi 8 mai de 10h à 20h et dimanche 9 mai de 10h à 16h se tiendra à Paris le Salon du Livre Libertaire, à l’Espace d’animations des Blancs Manteaux. C’est 48, rue Vieille-du-Temple, Paris IVe, Métro lignes 1 ou 11 : station Hôtel de Ville. Le prix d’entrée est libre, et c’est l’occasion de rencontrer des auteurs et des éditeurs, de trouver des livres difficilement trouvables ailleurs, etc.
Pour ma part, j’y présenterai les deux livres sur Bakounine: Bakounine jeune hégélien – La philosophie et son dehors (ENS Éditions 2007) et La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848 (ACL, 2009). Parallèlement, l’éditeur de ce dernier ouvrage, et hébergeur de ce blog, l’Atelier de Création Libertaire, tiendra un stand où vous pourrez me rencontrer si vous le souhaitez le samedi après-midi et le dimanche matin. Il est possible qu’au cours de cette période je propose aussi une discussion autour de Bakounine dans une salle spécialement vouée à ce genre de choses, dans le même Espace.
Pour finir: il existe un site Internet présentant le Salon du Livre Libertaire et sur lequel figure la liste complète des auteurs et éditeurs qui seront présents au cours du weekend.
Nouveaux textes de Bakounine sur la toile
On trouve désormais sur wikisource les six volumes d’Œuvres qui avaient paru entre 1907 et 1913 chez Stock. Depuis, seuls les deux premiers volumes avaient été réédités par le même éditeur. C’est donc une avancée considérable dans la mise à disposition du public de ceux des écrits de Bakounine qui sont dans le domaine public.Seule petite erreur: il s’agit bien des Œuvres, et non des Œuvres complètes, comme l’indique à tort la page dont j’ai fourni le lien.
De fait, les six volumes qui viennent d’être mis en ligne sur wikisource étaient déjà disponibles sur le site archive.org. Toutefois, sur ce dernier, la recherche lexicale dans les textes devaient faire avec les aléas de la numérisation à la sauce google: numérisation rapide, qui permet de mettre en ligne d’une manière massive, mais s’accompagne de failles plus importante dans la reconnaissance de caractères que, par exemple, le portail gallica de la Bibliothèque Nationale de France, de sorte qu’au moins un mot sur dix est mal reconnu, ou n’est pas reconnu du tout.
Catéchisme révolutionnaire
Les éditions de L’Herne viennent de publier, dans leur collection « Carnets » le Catéchisme révolutionnaire de Bakounine. C’est l’occasion de revenir sur ce texte, sur son contenu, sur les confusions qui l’entourent et sur les circonstances qui ont entouré sa rédaction.
L’édition du texte est accompagnée d’une brève présentation par Alexandre Lacroix, écrivain, rédacteur en chef de Philosophie magazine et directeur de la série « Carnets anticapitalistes » dans laquelle est publié le texte. Le susnommé indique que le texte est daté de 1865 et il mentionne en note qu’il « s’agit d’un texte rare, qui n’a à l’heure actuelle fait l’objet d’aucune édition autonome », avant de préciser toutefois que le « texte rare » en question a été recopié par Max Nettlau dans son monumental Michael Bakunin – Eine Biographie (Londres, 3 volumes, 1896-1900), publié ensuite dans les Cahiers socialistes libertaires (n°6-9, mars-juin 1956) et enfin présenté dans l’anthologie de Daniel Guérin Ni Dieu ni maître éditée chez Maspéro en 1970.
Nouvelle publication d’inédits de Bakounine
René Berthier édite une nouvelle série de textes, partiellement inédits, de Bakounine. Ces textes ont été écrits entre 1862 et 1864 (soit au cours de la première période qui suit le retour en Europe occidentale du révolutionnaire russe après son évasion de Sibérie) et ils portent sur deux sujets principalement: la question slave et l’Europe du nord. Le volume qui les contient est en vente depuis le 3 février. Voici le texte de la quatrième de couverture:
Après huit années de forteresse et cinq années de relégation en Sibérie, Bakounine s’évade dans des conditions rocambolesques, traverse le Pacifique et les Etats-Unis et rejoint Londres où il rencontre Marx. Il avait été arrêté pour sa participation à la révolution de 1848 en Allemagne et en Bohême, condamné à mort par les gouvernements saxon et autrichien et remis aux Russes. Peu après son arrivée à Londres, en 1861, une insurrection éclate en Pologne et il tente de s’y rendre. Il restera sept mois en Suède. Pendant les deux années 1862-1864, il publie de nombreux textes, peu connus, sur la question de l’émancipation nationale des Slaves, mais aussi sur la politique européenne. Ses analyses sur la situation de la Suède sont étonnantes, mais aussi sur la politique intérieure anglaise. Il a été absent de la scène politique pendant douze ans. A son arrivée à Londres, c’est encore le « quarante-huitard » qui s’exprime, mais on constate à quel point il s’adapte vite. Il n’est pas encore « anarchiste » à cette période, mais ses écrits permettent de percevoir les germes du « socialiste révolutionnaire » – c’est l’expression qu’il revendique – qu’il deviendra après son adhésion à l’Association internationale des travailleurs.
Petite particularité: ce volume est édité à la demande, et il faut le commander sur le site www.lulu.com, qui est un éditeur de e-books. Il vous en coûtera 15 euros, sans compter les frais d’envoi. Pour ma part, j’en reparlerai lorsque je l’aurai reçu et lu (dans une dizaine de jours).