Archive pour la catégorie ‘Biographie’
Bon anniversaire, Bakounine !
En ce jour où l’on célèbre (ou pas) le 200ème anniversaire de la naissance de Bakounine, j’espère qu’aucun tenant du culte de la personnalité de l’illustre anarchiste russe ne m’en voudra d’avoir créé ce grossier montage, montrant un Bakounine qui ne cesse de rajeunir et s’apprête à souffler ses deux bougies, une par siècle !
C’est l’occasion de rappeler que Bakounine naquit le 30 mai 1814 à Priamoukhino, dans le district de Tver, au nord-ouest de Moscou. Si l’on trouve parfois la date du 18 mai, c’est qu’il s’agit de la date de naissance de Bakounine selon le calendrier julien, auquel on se référait à l’époque en Russie. Mais dans notre calendrier (grégorien), Bakounine est bien né le 30 mai 1814, le même jour d’ailleurs (merci Wikipedia) où fut signé le Traité de Paris qui, faisant suite à la défaite de Napoléon 1er, ramenait les frontières françaises à ce qu’elles étaient en 1792.
La Confession de Bakounine au Passager Clandestin
Le printemps et l’été ayant été bien chargés, je me suis rendu compte, lorsque l’automne fut venu, que je n’avais fait qu’annoncer la parution de la réédition de la Confession, et que je ne l’avais pas désannoncée, comme on dit à la radio. Mea maxima culpa (puisqu’il faut se confesser), mais mieux vaut tard que jamais.
Depuis le mois de mai 2013, il est donc possible de se procurer, dans toute bonne librairie (par exemple, à Lyon, à La Gryffe ou au Bal des ardents si vous l’achetez, et ailleurs si vous la volez), cette nouvelle édition de la Confession de Bakounine. Pourquoi préférer cette acquisition à l’un des 555 livres qui marquent la rentrée littéraire en France? Tout simplement pour les raisons suivantes: Lire la suite de cette entrée »
Réédition prochaine de la Confession de Bakounine
Autour du 15 mai prochain, l’excellente maison d’édition « Le passager clandestin » rééditera le texte de la Confession de Bakounine. J’ai rédigé la présentation et les notes de cette réédition, basée sur la traduction publiée en 1932 et réalisée par Paulette Brupbacher. C’est cette même traduction qui avait été rééditée en 1974 aux Presses Universitaires de France et que l’on trouve sur le CD-Rom des Œuvres complètes de Bakounine. Comme je l’ai déjà signalé sur ce blog à l’occasion d’un article sur cet ouvrage, une autre traduction existe en annexe du livre de Duclos. Bakounine avait rédigé ce texte au cours de l’été 1851, alors qu’il venait d’être livré à la Russie par l’empire d’Autriche (qui le détenait lui-même après qu’il lui eut été livré par le royaume de Saxe, puisque Bakounine avait été arrêté dans ce pays pour sa participation à l’insurrection de Dresde en mai 1849).
La collection « rééditions » dans laquelle sera publiée cette nouvelle édition de la Confession a pour particularité de faire précéder le texte d’une présentation par un spécialiste, et de le faire suivre d’un document contemporain qui suggère une actualité du texte réédité. Je vous laisse découvrir, en temps voulu, les parallèles qu’il a été possible de faire entre ce que raconte Bakounine dans ce texte et notre époque.
Bakounine et les ovalistes lyonnaises: une question de René Berthier à la cantonade
J’ai reçu le message ci-dessous de René Berthier qui me demande de le faire passer via ce blog. Il est question de la manière dont Bakounine a pu être désigné comme représentant des ouvrières ovalistes lyonnaise au congrès de Bâle de l’Internationale en 1869. Si vous avez des éléments de réponse à fournir à René, n’hésitez pas à les laisser en commentaire de ce billet. Pour ma part, j’incline à penser (préalablement à toute recherche sur la question) que ce sont les amis de Bakounine à Lyon qui l’ont fait désigner comme représentant de ces ouvrières. C’est notamment la personnalité d’Albert Richard qui me fait songer à cela (mais mon appréciation de cette personnalité est orientée par ce que je sais de son parcours ultérieur, peu glorieux). En effet, Albert Richard ne répugnait pas aux manœuvres qui sont habituellement le lot des parlements et des organisations politiques qui aspirent à y figurer. Ci-contre, la couverture de l’ouvrage que Claire Auzias et Annik Houel ont consacré à la grève des ovalistes de 1869 (Payot, 1982).
Rue Bakounine, Morlaix
Profitant d’une escapade en Bretagne, aidé pour cela par un ami du cru, et comme il était peu probable qu’elle vînt à moi, je suis allé voir la rue Bakounine à Morlaix. Comme on pouvait le craindre après consultation d’un plan de la ville, la rue est située en bordure d’une 4 voies, à proximité d’une grande zone commerciale. Il s’agit d’une rue résidentielle dont les bâtiments (des pavillons façon lotissement du côté des numéros pairs et des tours du côté des numéros impairs) ont sans doute été construits dans les années 70.
Misha Tsovma à Lyon
Au mois de décembre, j’ai reçu la visite à Lyon de Misha Tsovma, dans le cadre de la préparation de son documentaire sur Bakounine et sur ceux qui s’intéressent à lui de par le vaste monde. La photo qui illustre ce papier a bien entendu été prise sur la place des Terreaux, devant cet hôtel de ville qui vit se dérouler la tentative d’insurrection du 28 septembre 1870, et comme le hasard fait parfois bien les choses, ladite place était ornée du fameux A cerclé.
En venant à Lyon, Misha était en quête d’endroits à filmer par lesquels Bakounine serait passé. Bien entendu, les choses ne sont pas si simples: plusieurs de ces endroits n’existent plus, et pour d’autres il est devenu difficile d’en connaître l’adresse exacte. Pour l’essentiel nous nous sommes rendu en 4 endroits: Lire la suite de cette entrée »
Joseph Favre: un cuisinier bakouninien?
Au cours de la période d’hibernation estivale du blog, Marianne Enckel, du CIRA de Lausanne, m’a communiqué une notice biographique en italien sur Joseph Favre, cuisinier suisse né à Vex en 1849 et mort à Boulogne-sur-Seine en 1903. On trouvera sur le site de sa ville natale une autre biographie, moins centrée sur ses opinions politiques que sur son œuvre culinaire. C’est que Joseph Favre est un nom important dans l’histoire de la cuisine française, de sa théorisation et de sa démocratisation.
Bakounine à Lyon: chronologie des événements
Étant donné la quantité d’approximations, voire de falsifications délibérées dont a fait l’objet le passage de Bakounine à Lyon en septembre 1870, il semble important de revenir rapidement sur la chronologie des faits.
Le contexte est le suivant: depuis le 19 juillet 1870, la France du Second Empire est en guerre contre la Prusse de Bismarck, alliée à un certain nombre d’États allemands qu’elle va bientôt unir sous la férule du 2ème Reich. Très vite, ce conflit tourne à la catastrophe pour les armées impériales, le point d’orgue de cette débandade étant la prise de Sedan le 2 septembre 1870. Lorsque la nouvelle de la capitulation de Napoléon III arrive dans le reste du pays (dans l’après-midi du 3 septembre à Paris), la République est proclamée, d’abord à Lyon, dans la matinée du 4 septembre, puis à Paris.
Il y a 140 ans: Bakounine à Lyon
Il y a 140 ans, avait lieu l’insurrection de la place des Terreaux, dans le cadre de ce que l’on appelle parfois la première Commune de Lyon. Bakounine participa grandement à cette insurrection, au point que toutes sortes de récits relevant plus ou moins du racontar ont été colportés sur cet épisode. Comme je me trouve plus ou moins à Lyon, et que ce blog est hébergé par un éditeur libertaire lyonnais, il m’a semblé important de marquer le coup. Aussi me proposé-je dans de prochains billets:
1) de voir, dans la rubrique « mauvaise réputation », la manière dont cet épisode a été reconstruit par Marx et Engels dans leur correspondance, au point que leur version, reposant pourtant largement sur un mélange d’exagération, de mépris et de vision fantasmatique du personnage de Bakounine, en est venue à valoir pour la seule autorisée ;
2) de tenter de restaurer la chronologie des événements, en tout cas pour ce qui concerne Bakounine, notamment à partir des travaux de Fernand Rude et de l’équipe d’Arthur Lehning à l’IISG ;
3) de voir ce que Bakounine lui-même a pu raconter au sujet de cet événement dans sa correspondance, mais aussi en amont lorsqu’il considérait que le soulèvement de la ville de Lyon pouvait entrer dans ses plans révolutionnaires.
Dans l’immédiat, je me demande si la prise de l’hôtel de ville et sa redécoration avec une banderole « Bakounine, reviens, les bourgeois sont toujours là! » ne serait pas une bonne idée…
« Dans les griffes de l’ours! »
« Dans les griffes de l’ours! » est le 3ème recueil de textes de Bakounine publié par Étienne Lesourd aux éditions des Nuits rouges. Sous-titré « Lettres de prison et de déportation (1849-1861) », il possède par ailleurs une présentation qu’on peut lire sur Internet.
Cette parution est l’occasion d’évoquer l’ensemble des trois recueils que ce blog a scandaleusement passé sous silence jusqu’ici. Je signale d’ailleurs que nous avons réussi à ne pas nous croiser avec Étienne Lesourd, alors que nous travaillons sur le même auteur, et que nous avons même, pendant trois ans, travaillé dans la même bonne ville de Nancy. De sorte que ce billet est aussi un message envoyé à Étienne Lesourd à travers le cyberespace (comme on dit): ce serait pas mal qu’on se contacte et qu’on se voie, camarade bakouninien!