Archive pour la catégorie ‘Références’
Le Bréviaire Bakounine d’Hugo Ball
Mais comment ai-je pu passer à côté du Bréviaire Bakounine d’Hugo Ball ? C’est un ami (qu’il soit ici remercié!) qui a récemment attiré mon attention sur ce texte inachevé commencé en 1915 par le poète allemand qui deviendrait l’année suivante l’un des fondateurs du mouvement Dada à Zurich. Édité pour la première fois en 2008, Michael Bakunin. Ein Brevier constitue la matière du quatrième volume des Sämtliche Werke und Briefe (Œuvres et correspondance complètes) d’Hugo Ball (10 volumes sont prévus, le dernier se composant de trois tomes de lettres, et trois sont encore à paraître, à en croire le site de la Hugo Ball Gesellschaft). Dix ans après la première édition de ce Bréviaire Bakounine en allemand, et un siècle après l’abandon de ce projet par Hugo Ball, j’ai donc décidé de réparer l’oubli, mais comme on va le voir, c’est une décision qui peut entraîner assez loin. Car se plonger dans ce texte, ce n’est pas seulement ouvrir une porte donnant sur les rapports entre Dada en général ou Hugo Ball en particulier et l’anarchisme, c’est aussi et peut-être surtout avoir à replacer cette réception singulière de Bakounine dans un contexte, celui de l’Allemagne des années 1914-1925. Lire la suite de cette entrée »
Une rue Bakounine à Saint-Imier
Il y a six ans de cela, je faisais état d’une rue Michel Bakounine à Morlaix, et d’un début d’enquête que j’avais conduite pour établir les circonstances de ce baptême. Aujourd’hui, (Marianne Enckell m’informe que) la Tribune de Genève nous apprend que la petite ville suisse de Saint-Imier vient à son tour de se doter d’une rue Bakounine. Évidemment, ce n’est pas un hasard, puisque Bakounine prononça dans cette ville en 1871 trois conférences qui furent ensuite éditées en volume et qui témoignent des relations d’amitié qu’il avait pu établir avec les ouvriers (notamment horlogers) de la région.
Colifichets bakouniniens (8) : un autre tee-shirt est possible
Je dois à mon grand pourvoyeur de colifichets bakouniniens, Misha Tsovma, d’être entré en possession de ce tee-shirt à l’occasion de mon anniversaire. Il est encore l’œuvre des copains italiens qui avaient produit le précédent tee-shirt dont j’avais déjà parlé sur ce blog. J’aime beaucoup la désignation old school anarchist, qui suggère qu’il y a une nouvelle école (qui d’ailleurs n’en est pas une), non pas post mais plutôt néo-anarchiste, comme dirait Tomás Ibañez.
Une question me taraude toutefois: ce bout de tissu imprimé est-il en mesure d’impressionner notre sémillant désormais ex-ministre de l’économie et de rabattre le mépris de classe exprimé par son fameux « vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt » lancé à deux grévistes de la CGT à Lunel en mai dernier?
La rentrée en chanson : La tomba di Bakunin
Merci à René F. de m’avoir fait découvrir cette chanson sur la tombe de Bakounine, et par la même occasion le répertoire d’Alessio Lega (dont les italianisants pourront lire la biographie ici).
NB: étrangement, la fonction d’insertion de vidéo depuis youtube dans wordpress ne fonctionne pas, je me contente donc de coller le lien : https://www.youtube.com/watch?v=7_kCSw8v-lc
Bakuninhütte
Il y a près d’un an de cela, de retour des commémorations liées aux 200 ans de la naissance de Bakounine, j’avais brièvement fait état, à propos d’une carte postale qui entrait dans la série des colifichets bakouniniens, de la Bakuninhütte, soit littéralement la « cabane Bakounine », fondée au cours des années 1920 par des membres de la FAUD.
Aujourd’hui, la feuille d’info de juillet-août du CIRA (Centre international de recherche sur l’anarchisme) de Marseille nous informe de l’actualité de cette cabane (merci à René F. d’avoir attiré mon attention dessus). Lire la suite de cette entrée »
Colifichets bakouniniens (7) : deux marque-page
Les amis de Priamoukhino continuent à être mes principaux pourvoyeurs de colifichets bakouniniens. Cette fois, pour le cas où vous manqueriez d’imagination pour marquer la page de votre édition favorite de Bakounine, voici deux marque-page à l’effigie de Bakounine (et qui font par la même occasion la publicité de la fondation Bakounine de Priamoukhino), chacun comportant au verso une citation en russe sur la liberté.
Émile Zola et « Bakounine l’exterminateur »
Dans un précédent billet, j’avais signalé que Bakounine pouvait constituer l’une des sources du personnage de Souvarine dans Germinal de Zola, m’appuyant pour cela sur les propos que l’auteur prête à son personnage, et qui sont étonnamment semblables aux idées qu’un autre Émile, de Laveleye, attribue (à tort) à Bakounine dans son ouvrage de 1881 Le socialisme contemporain à propos d’un prétendu éloge par Bakounine d’une « sainte et salutaire ignorance ». Mais il m’est apparu depuis que j’avais été chercher l’aiguille dans la botte de foin sans y voir la poutre. Car de Bakounine, il est en fait question explicitement dans Germinal, mais aussi dans un autre texte d’Émile Zola, et dans les deux cas, on trouve le même qualificatif accolé au nom du révolutionnaire russe : « Bakounine, l’exterminateur ». Revenons donc sur ces deux occurrences. Lire la suite de cette entrée »
Portraits de Bakounine par Nadar
Parmi les portraits les plus connus de Bakounine (dont on trouve une belle collection, et avec une bien meilleure résolution, ici) figurent ceux que le photographe français Nadar (de son vrai nom Gaspard-Félix Tournachon, 1820-1910) fit du révolutionnaire russe. De fait, il existe deux de ces portraits : celui qui figure ci-contre et celui que j’ai ajouté ci-dessous. Ils se distinguent l’un de l’autre par un léger changement de pose du modèle entre les deux clichés. La seule question qui demeure obscure est celle de savoir à quel moment la photographie fut prise. Sur Internet, j’ai trouvé les dates de 1860 (ce qui est impossible, puisqu’à l’époque, Bakounine se trouvait en Sibérie) et de 1865 (ce qui n’est pas possible non plus, pour des raisons qui apparaîtront plus loin), mais aussi celle de 1863 (hypothèse qui me semble la plus vraisemblable). Lire la suite de cette entrée »
Bakounine et le Lac Majeur
Une amie m’a récemment transmis une question (de la part de son père) : il semblerait que la chanson Le Lac Majeur, interprétée par Mort Shuman, contienne une allusion à Bakounine, mais celle-ci est peu évidente… Sur le moment, cela m’a un peu surpris, sans doute parce que je n’avais qu’un souvenir très lointain de ce qui était pour moi un morceau de variété sentimentale des années 1970, ensuite parce que, réécoutant la chanson, l’allusion, en effet, n’apparaît pas d’une manière flagrante. Alors je me suis un peu documenté – comme d’ailleurs l’avait fait le père de l’amie en question – et j’ai d’abord découvert que la chanson avait été écrite par Étienne Roda-Gil, ce qui est un début de piste.
Usual Suspect : la police brésilienne recherche Bakounine
Plusieurs sources concordantes (ici, ici, et aussi ici) indiquent que le dangereux activiste Michel Bakounine est recherché par la police brésilienne pour sa récente participation aux manifestations qui ont entouré le mondial de foot au Brésil. Bakounine fait en effet partie d’une liste de 18 militants anarchistes suspectés de violences lors des récentes émeutes dans ce pays. Une rumeur persistante indique cependant que l’individu en question se cacherait en Suisse, plus précisément à Berne, quelque part sous terre, depuis 138 ans…
L’avis de recherche ci-contre est un détournement qui circule actuellement sur les « réseaux sociaux » brésiliens.
À l’origine de ce fichage post-mortem, il y aurait l’interception par la police brésilienne d’une conversation téléphonique de Camila Jourdan, Professeure à l’Université de Rio, qui mentionnait le nom du révolutionnaire russe. Ne sachant pas de qui il s’agissait, les autorités brésiliennes en ont directement fait l’un de leurs suspects n°1. Visiblement, nous indiquent les mêmes sources, ce n’est pas la première fois que ladite police commet ce genre d’anachronisme, puisqu’au temps de la dictature militaire, de fins limiers du Département de l’ordre politique et social s’étaient échinés à retrouver la trace d’un certain Karl Marx, dont il était beaucoup question parmi les opposants.
Keep diggin’ !