Le Bakounine Blog a un an
Bon, je sais, on s’en fout un peu, et d’ailleurs, on s’en fout tellement qu’on avait laissé passer l’anniversaire…
Or donc, le 4 juin dernier, ce blog a eu un an et personne ne s’en est rendu compte. Il avait commencé par un article annonçant la parution à l’Atelier de Création Libertaire du livre La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848, qui fut aussi l’occasion pour Jean-Marc de me proposer un hébergement pour un blog sur Bakounine, et une chose en entraînant une autre… Et ça tombe bien, j’ai plein de chiffres dont je ne savais pas trop quoi faire.
Puisqu’il paraît que les anniversaires sont propices aux bilans, je m’en vais donc livrer quelques statistiques: depuis sa création, ce blog a été visité 3880 fois, et il tourne en ce moment à environ 400 visites par mois (et à environ 300 visiteurs/euses, ce qui signifie que certainEs reviennent).
Il y a eu un pic au moment de L’affaire du portrait mystère, avec dans les 500 visites, parce que tout le monde voulait savoir si Bakounine avait un jour été blond, s’il avait pu être pris en photo sans barbe, etc. En passant, je me dis d’ailleurs que si c’est ce genre d’articles qui attire du monde, je vais peut-être remiser au placard mon grand billet en préparation sur Bakounine le barbare, trop métaphorico-philosophique, et me lancer dans un développement plus glamour sur la vie sexuelle de ce bon Mikhail Alexandrovitch.
Mais revenons aux statistiques: pour la plupart, les visites se font depuis des zones francophones: dans l’ordre France, Belgique, Suisse et Canada (je n’ai qu’une visite d’Albanie, et j’en suis très déçu); ces visites durent en moyenne 1mn43 et 1,76 page y est (y sont?) consultée. Dernier chiffre débile: plus de 60% des visites se font à partir d’un moteur de recherche, 25% par des sites référents et 10% par accès direct.
Ces chiffres me sont fournis par Google Analytics, qui présente ces chiffres en me proposant des recettes pour « gagner des clients », « réaliser des objectifs », etc., ce dont je ne me lasse pas. Mais rassurez-vous, aucun business plan n’est associé au blog sur Bakounine, et s’il y en avait un, il aurait déjà fait faillite.
Certains lisent le blog par des fils RSS (comme Google Reader ou d’autres) et donc prennent plaisir à lire les articles sans que ce soit comptabilisé dans les visites…
Bravo, merci et bonne continuation!
Congratulations! Keep up the good work!
Salut à tous
Je ne résiste pas à l’envie de réagir à une remarque de Jean-Christophe, lorsqu’il dit :
« Il y a eu un pic au moment de L’affaire du portrait mystère, avec dans les 500 visites, parce que tout le monde voulait savoir si Bakounine avait un jour été blond, s’il avait pu être pris en photo sans barbe, etc. En passant, je me dis d’ailleurs que si c’est ce genre d’articles qui attire du monde, je vais peut-être remiser au placard mon grand billet en préparation sur Bakounine le barbare, trop métaphorico-philosophique, et me lancer dans un développement plus glamour sur la vie sexuelle de ce bon Mikhail Alexandrovitch. »
D’autant que j’ai cru comprendre qu’il y avait des lecteurs italiens sur ce blog, ce qui va peut-être les intéresser.
Bien entendu, savoir si Bakounine était blond et s’il est né barbu n’a pas grand intérêt mais après tout on n’est pas toujours obligé de parler de choses sérieuses.
Lorsque notre révolutionnaire russe a séjourné en Italie, il a joué un rôle non négligeable dans le mouvement ouvrier de ce pays. Ce constat défrise un peu les historiens marxistes ou philo-marxistes et ils font tout pour occulter le fait. (Notamment Aldo Romano, auteur d’une Storia del movimento socialista italiano et Richard Hostetter, auteur de The Italian Socialist Movement.)
Dans les multiples tentatives d’occultation, il y en a une qui est plutôt marrante.
L’anecdote est citée par Robert Paris (1) : lors de la constitution de la première section de l’Internationale, à Naples, un témoin cité par Benedetto Croce en 1896, atteste que « au beau milieu de la séance, la porte s’ouvrit soudain de façon mélodramatique et l’on introduisit un étranger, très grand et très blond, qui avait des manières de vieux conspirateur et qui parlait de façon mystérieuse. Il intervint comme pour consacrer la section… » Ce témoin auquel B. Croce fait allusion désigna l’étranger grand et blond comme étant… Marx.
Or Marx était tout petit, avait le teint mat (sa femme l’appelait « le Maure ») et les cheveux très noirs et crépus et, en outre, ne parlait jamais en public (il bafouillait). Bakounine en revanche avait le teint clair, les yeux bleus, était d’une taille gigantesque (2) et parlait en public avec aisance.
Accessoirement, Marx ne mit jamais les pieds en Italie.
On a là un exemple typique du processus de négation – inconsciente, sans doute – du rôle joué par Bakounine en Italie.
A propos de Marx, on peut consulter le « Dictionnaire Black » (3) de Christiane Passevant et Larry Portis : « Non seulement [Marx] avait une peau mate et des cheveux crépus, mais ses proches lui avaient donné le surnom “Der Mohr” (“le Maure” ou “le Nègre”). Jenny von Westphalen, son épouse, s’est adressée à lui dans certaines lettres d’amour comme à son “Schwarzwildchen” (“mon petit sauvage noir”). Ah ! l’Amour…
Tout ça, c’est de l’histoire par le trou de la serrure, m’enfin si on a inventé les trous de serrure, c’est pas seulement pour y mettre des clés. On pourrait peut-être créer une rubrique « People » destinée à Bakounine…
Mais pour parler plus sérieusement, cette histoire d’occultation, mais surtout cette manière de transférer sur Marx les traits physiques de Bakounine, est révélatrice de la mythification qui s’est construite autour de l’auteur du Capital : un Marx grand et blond devait mieux correspondre à l’image qu’on se faisait de lui ; il devenait de ce fait plus crédible.
A propos de Bakounine en Italie, on pourra consulter le passionnant ouvrage de T.R. Ravindranathan, Bakunin and the Italians (Mc Gill-Queens University Press, Kingston and Montreal, 1988).
Amicalement
René BERTHIER
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Note 1 : Robert Paris, « Bakounine en Italie ou le socialisme italien face à ses origines », Bakounine, combats et débats, Institut d’études slaves, 1979, p. 155.
Note 2 : Le signalement qui fut fait de lui lorsqu’il fut enfermé dans la forteresse de Königstein dit : « Gestalt : kräftig, kolossal », c’est-à-dire « Taille : puissant, colossal. »
Note 3 : Jacques Grancher, 1995. Cet ouvrage est « le premier Dico Compil’ « Black » et des données essentielles sur les Noirs et leurs cultures ». (Manu Dibango, préface).
Bonjour
j’ai atteri ici par hasard en faisant des recherches
sur le GA ‘google analytics’
qui sert entre autre
je cite l’extrait d’un billet lu sur le net :
2 – Une option pour régler le niveau de vie privée
Par ailleurs, Google met à la disposition des webmasters une option de confidentialité visant à rendre partielle l’adresse IP, entraînant un renforcement de l’anonymat des informations recueillies. Google Analytics devra alors se contenter de cette IP tronquée. Dans ces conditions, côté analyse statistique, la localisation géographique reste effective mais sa fiabilité devient toute relative.
Ainsi, les webmasters vont-ils spontanément décider en leur âme et conscience de diminuer la fiabilité des données géographiques qu’ils recueillent ? Faut-il rappeler que la géolocalisation d’une adresse IP est au mieux approximative et que sa précision ne passe que rarement sous la barre du kilomètre ?
Même si Google Analytics ne révèle aucune information, il semblait indispensable à Google de donner, autant que possible, plus de choix et de controle à ses utilisateurs.
…. »
et je cite Jean-Christophe
« Ces chiffres me sont fournis par , qui présente ces chiffres en me proposant des recettes pour “gagner des clients”, “réaliser des objectifs”, etc., ce dont je ne me lasse pas. Mais rassurez-vous, aucun business plan n’est associé au blog sur Bakounine, et s’il y en avait un, il aurait déjà fait faillite. »
à mediter
et si Michel Bakounine avait eu en sa possesion un outil comme GA ?