Nouvelle publication d’inédits de Bakounine
René Berthier édite une nouvelle série de textes, partiellement inédits, de Bakounine. Ces textes ont été écrits entre 1862 et 1864 (soit au cours de la première période qui suit le retour en Europe occidentale du révolutionnaire russe après son évasion de Sibérie) et ils portent sur deux sujets principalement: la question slave et l’Europe du nord. Le volume qui les contient est en vente depuis le 3 février. Voici le texte de la quatrième de couverture:
Après huit années de forteresse et cinq années de relégation en Sibérie, Bakounine s’évade dans des conditions rocambolesques, traverse le Pacifique et les Etats-Unis et rejoint Londres où il rencontre Marx. Il avait été arrêté pour sa participation à la révolution de 1848 en Allemagne et en Bohême, condamné à mort par les gouvernements saxon et autrichien et remis aux Russes. Peu après son arrivée à Londres, en 1861, une insurrection éclate en Pologne et il tente de s’y rendre. Il restera sept mois en Suède. Pendant les deux années 1862-1864, il publie de nombreux textes, peu connus, sur la question de l’émancipation nationale des Slaves, mais aussi sur la politique européenne. Ses analyses sur la situation de la Suède sont étonnantes, mais aussi sur la politique intérieure anglaise. Il a été absent de la scène politique pendant douze ans. A son arrivée à Londres, c’est encore le « quarante-huitard » qui s’exprime, mais on constate à quel point il s’adapte vite. Il n’est pas encore « anarchiste » à cette période, mais ses écrits permettent de percevoir les germes du « socialiste révolutionnaire » – c’est l’expression qu’il revendique – qu’il deviendra après son adhésion à l’Association internationale des travailleurs.
Petite particularité: ce volume est édité à la demande, et il faut le commander sur le site www.lulu.com, qui est un éditeur de e-books. Il vous en coûtera 15 euros, sans compter les frais d’envoi. Pour ma part, j’en reparlerai lorsque je l’aurai reçu et lu (dans une dizaine de jours).
Merci pour ce petit coup de pub.
René Berthier
PS.
J’ai en projet une brochure de 80 pages intitulée « Le Paradoxe Stirner ».
Et plein d’autres choses.
Vive la retraite !
Je l’ai bien reçu, dans des délais beaucoup plus courts que ceux qu’ils annonçaient. Il est très beau (à part une coquille sur la couverture), et je m’en vais bientôt passer de la contemplation à l’action et le lire!
Effectivement il y avait une coquille sur la couverture. Je l’ai corrigée, et j’en ai profité pour revoir l’ensemble du bouquin. Du coup, j’ai rajouté un ou deux textes qui avaient échappé à ma vigilance. La nouvelle version est un peu plus longue et fait donc 16 euros au lieu de 15.
J’en profite pour dire un mot sur ce qu’on appelle les e-books, c’est-à-dire les livres publiés par Internet.
Ce sont des livres comme les autres, sauf qu’on a le choix: soit le lecteur télécharge le texte et il se débrouille pour l’imprimer lui-même (pas forcément la solution la moins chère), soit on le commande et on a la version papier, qui ressemble à n’importe quel livre.
Ce n’est pas de l’édition à compte d’auteur, parce que ça ne coûte pas un rond à l’auteur. Au contraire, ça lui rapporte (je vous rassure, vu le genre de créneau qui est le mien, je ne gagne pas de quoi m’acheter l’île sur le pacifique dont je rêve. Juste de quoi me payer de temps en temps mon tabac gris pour ma pipe.)
L’intérêt de cette formule est:
1. La totale liberté de l’auteur. Vous écrivez ce que vous voulez, il n’y a pas de comité de lecture qui vous répond : « Malgré l’intérêt de votre ouvrage, il ne s’insère pas dans la politique éditoriale de notre collection… »
2. L’extraordinaire démocratisation de l’édition. Si vous avez quelque chose à dire, vous le publiez. Peut-être à 50 exemplaires,ou 100, mais vous avez le livre entre vos mains.
3. Une totale souplesse. Vous n’avez pas d’engagement avec l’éditeur. Vous retirez le livre de la vente quand vous voulez, et si Grasset décide de le publier vous n’avez pas de compte à rendre.
C’est la solution idéale pour les flemmards comme moi qui ne veulent pas se casser les pieds à trouver un éditeur.
Enfin, ça ne constitue aucunement une concurrence pour les éditeurs, y compris les éditeurs militants, d’une part parce que les éditeurs commerciaux ont autre chose à faire que de publier vos livres (le cas le plus fréquent), d’autre part parce que les éditeurs militants, si ça les intéresse, peuvent très bien publier un livre qui a déjà paru sous forme de e-book.
Je précise que je n’ai pas d’actions chez lulu.com, je voulais simplement signaler cette solution extrêmement pratique, et finalement très libertaire, pour ceux qui pensent avoir quelque chose d’intéressant à dire et qui veulent éditer un bouquin, ne serait-ce que pour un public restreint.
Amicalement à tous
René