Articles avec le tag ‘1849’
Bakounine et Wagner
Michel Bakounine et Richard Wagner se sont connus à Dresde en 1849. On connaît les détails des relations entre les deux hommes à travers les mémoires du musicien (Mein Leben), dictés à sa femme Cosima à partir de 1865, et qu’il commença à faire circuler à quelques dizaines d’exemplaires à partir des années 1870 parmi ses amis intimes (Nietzsche participa d’ailleurs à l’impression des premiers tomes). Dans ce texte volumineux (1600 pages), pas moins d’une soixantaine ont à voir avec les événements de Dresde, et donc directement ou indirectement avec Bakounine, qui est l’une des figures dominantes de ce passage (son nom apparaît une trentaine de fois). En revanche, Wagner n’est jamais mentionné dans la Confession de Bakounine, qui relate pourtant sa participation à l’insurrection de Dresde. À qui s’étonnerait de retrouver aux côtés de Bakounine le compositeur allemand, qui n’est pas précisément connu comme un apôtre de la révolution sociale mais plutôt comme un chantre de la germanité (avec un antijudaïsme non dissimulé), on rappellera qu’il fut aussi, dans sa jeunesse, un sympathisant enthousiaste des idées libérales et constitutionnelles agitées lors de la révolution de 1848 en Allemagne et que, comme beaucoup d’autres personnes de sa génération, ne resta de son nationalisme démocratique de jeunesse que le nationalisme… Toutefois, pour en revenir à la rencontre avec Bakounine telle qu’elle est narrée dans Ma vie, on ne doit pas perdre de vue que ces mémoires sont sujets à caution, à plusieurs titres. Lire la suite de cette entrée »
Prisons bakouniniennes (1): la forteresse de Königstein
À l’occasion de vacances en Saxe, j’ai fait un crochet par la forteresse de Königstein, où Bakounine fut emprisonné après l’écrasement de l’insurrection de Dresde en mai 1849. C’est aujourd’hui l’un des sites les plus visités de la région, et lorsqu’on y monte, on comprend vite pourquoi. De là-haut, on dispose d’une vue à 360° sur toute la région: les méandres de l’Elbe, qui passe en contrebas, la Suisse saxonne, l’agglomération de Dresde, les premières montagnes tchèques et les monts métallifères.Pour s’y rendre, il suffit de remonter l’Elbe par le train depuis Dresde en direction de la république tchèque, le village de Königstein se trouve à une petite-demie-heure, et de là, une autre demie-heure permet d’escalader la petite montagne au sommet de laquelle se trouve la forteresse.