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Quelques jugements sur Bakounine comme théoricien
Au cœur de l’été, quelques jugements définitifs sur Bakounine comme théoricien : de quoi vous dégoûter, pour le cas où vous n’auriez pas encore été effrayés…
Isaiah Berlin, Les penseurs russes, Paris, Albin Michel, 1984:
« Ce n’est pas un penseur sérieux. Il n’est ni un moraliste, ni un psychologue. Il ne faut chercher chez lui ni théorie sociale, ni doctrine politique, mais une façon de voir et un tempérament. Point d’idées cohérentes à extraire de ses écrits, en aucune de ses périodes. » (p. 152).
« Bakounine, l’ami officiel de la liberté absolue, n’a pas légué une seule idée qui mérite d’être considérée en elle-même » (p. 154).
Tchijevski, Hegel en Russie, Paris, 1939 (en russe) :
« Le nihilisme anti-philosophique de la dernière période de Bakounine n’a pas de rapport avec l’histoire de la philosophie. »
Basile Zenkovsky, Histoire de la philosophie russe, Gallimard, 1953, t. 1:
A propos de la philosophie anarchiste développée par Bakounine après 1864: « Médiocre programme d’Aufklärung » (p. 286)
Bakounine et sa mauvaise réputation
Il est assez rare de croiser Bakounine dans le champ académique, et quand on le croise, c’est souvent en mauvaise compagnie (récemment encore, Ben Laden, on y reviendra). On n’écrit pas sur Bakounine, et si l’on doit écrire sur lui, on prend bien soin de ne pas le lire. Cette rubrique du blog souhaiterait d’abord recenser – parfois sur le mode du bêtisier, ou du dictionnaire des idées reçues – le monceau d’erreurs et de falsifications, plus ou moins délibérées, qui recouvrent les écrits de Bakounine et en obstruent l’accès. Bien entendu, on se chargera aussi de défaire patiemment, documents à l’appui, cet écheveau maladroit, drôle ou révoltant de petites calomnies et de grandes inexactitudes.
Parmi les thématiques qui retiendront notre attention : Lire la suite de cette entrée »