Actualité de Bakounine. 1814-2014
Vient de paraître, aux Éditions du Monde Libertaire, un volume coordonné par Philippe Pelletier, sous le titre Actualité de Bakounine. 1814-2014. J’y ai contribué à travers un article intitulé « Bakounine contre Dieu. Enjeux contemporains de l’antithéologisme ». On trouve également dans l’ouvrage des contributions de Franck Mintz (« Bakounine et notre militantisme »), de René Berthier (« Théorie politique et méthode d’analyse dans la pensée de Bakounine »), de Maurizio Antonioli (« Bakounine syndicaliste ? Une ‘vieille » polémique toujours actuelle »), de Gaetano Manfredonia (« Bakounine en Italie (1864-67) : révolution sociale ou révolution nationale ? »), de Philippe Pelletier (« Bakounine géopolitique, esquisse ») et de Philippe Corcuff (« Sentiers hérétiques pour une philosophie politique de la liberté et de l’égalité : en partant de Bakounine »). On peut trouver ici une présentation du livre par l’éditeur. L’ouvrage coûte 10 euros (ou 9,50 si l’on se fournit auprès d’une célèbre multinationale qui paye ses maigres impôts au Luxembourg, exploite ses employé.e.s et est passée maître dans l’art de tracer ses client.e.s sur Internet). Lire la suite de cette entrée »
Lire en ligne « Bakounine jeune hégélien »
Je ne m’intéresse pas toujours assez au devenir de mes œuvres impérissables. C’est en effet un peu par hasard que j’ai appris que mon livre, qui commence d’ailleurs à dater, Bakounine jeune hégélien. La philosophie et son dehors (Lyon, ENS Éditions, 2007), qui contient l’essentiel de la contribution de Bakounine au courant jeune hégélien, ainsi qu’un long commentaire de ces textes, est désormais lisible en ligne, à cette adresse.
J’en profite pour signaler que l’essentiel du contenu de ce livre a été élaboré vers 2000-2001, et qu’aujourd’hui, je n’écrirais sans doute pas la même chose. D’abord parce que j’aurais davantage de choses à discuter, par exemple avec l’ouvrage de Paul McLaughlin déjà mentionné sur ce blog. Ensuite et surtout parce qu’après dix années de travaux sur le jeune hégélianisme, ma connaissance de ce courant est autrement plus documentée que ce qu’elle était à l’époque. Bref, il faudrait réécrire tout cela, et pour cela avoir le temps…
Bakounine, Moses Hess, Edgar Bauer : critiques du Juste-Milieu en 1842
Dans le cadre de récentes journées d’études tournant essentiellement autour des processus de radicalisation au sein du courant jeune hégélien, j’ai été amené à m’intéresser de plus près aux rapports qu’il serait possible d’établir entre l’article de Bakounine « La Réaction en Allemagne », publié les 14 et 21 octobre 1842 dans les Annales allemandes dirigées par Arnold Ruge, et une série d’articles publiée quelques mois plus tôt dans la Gazette Rhénane par Edgar Bauer sous le titre « Le Juste-Milieu » (entre le 5 juin et le 23 août 1842), ainsi qu’avec un article de Moses Hess, publié dans la même Gazette Rhénane le 11 septembre 1842 sous le titre « Les partis politiques en Allemagne ». Ces textes, très proches dans le temps, ont pour point commun de contenir une attaque contre ce que leurs auteurs appellent (en français dans le texte) le « Juste-Milieu ». Ce qui suit est une version, légèrement altérée, de la communication que j’ai prononcée à l’occasion de ces journées. Lire la suite de cette entrée »
Bon anniversaire, Bakounine !
En ce jour où l’on célèbre (ou pas) le 200ème anniversaire de la naissance de Bakounine, j’espère qu’aucun tenant du culte de la personnalité de l’illustre anarchiste russe ne m’en voudra d’avoir créé ce grossier montage, montrant un Bakounine qui ne cesse de rajeunir et s’apprête à souffler ses deux bougies, une par siècle !
C’est l’occasion de rappeler que Bakounine naquit le 30 mai 1814 à Priamoukhino, dans le district de Tver, au nord-ouest de Moscou. Si l’on trouve parfois la date du 18 mai, c’est qu’il s’agit de la date de naissance de Bakounine selon le calendrier julien, auquel on se référait à l’époque en Russie. Mais dans notre calendrier (grégorien), Bakounine est bien né le 30 mai 1814, le même jour d’ailleurs (merci Wikipedia) où fut signé le Traité de Paris qui, faisant suite à la défaite de Napoléon 1er, ramenait les frontières françaises à ce qu’elles étaient en 1792.
2014, année Bakounine ?
Cette année, et plus précisément le 30 mai prochain, marque le 200ème anniversaire de la naissance de Mikhaïl Alexandrovitch Bakounine, plus connu par chez nous sous le nom de Michel Bakounine. C’est l’occasion d’une série d’événements dont je propose ici une première recension, dont j’espère qu’elle n’est pas exhaustive.
Il n’est pas illégitime de s’interroger sur la pertinence qu’il y a à commémorer un moment où Bakounine n’était qu’un nouveau-né vagissant, encore peu enclin à entretenir dans son cœur le sentiment sacré de la révolte (quoique…). Et à tout prendre, on pourrait aussi penser que la date de sa mort est plus significative que celle de sa naissance – s’il est vrai, comme le disait Hegel, que la vie d’un individu ne prend son sens que lorsque cette seconde date est inscrite sur la pierre tombale. Marianne Enckel, en charge du CIRA de Lausanne, me disait récemment que la seule chose à exposer pour commémorer la naissance de Bakounine, ce serait son berceau ! Cela me paraît une excellente idée, propre surtout à gentiment dégonfler les discussions que nous pouvons avoir autour de ces histoires de commémorations. Le berceau qui illustre ce billet n’est pas celui de Bakounine, mais un berceau traditionnel russe du XIXe siècle, conservé au musée Kuzminski (pour l’image originale, voir ici). Lire la suite de cette entrée »
Le Catéchisme au Chat Ivre
Comme annoncé dans un précédent billet, l’édition des deux textes de 1866, Catéchisme révolutionnaire ainsi que le long texte sur les sociétés secrètes auquel l’équipe de l’IISG a donné pour titre Organisation de la Société révolutionnaire internationale, vient de paraître aux éditions du Chat Ivre. Le livre peut être commandé directement sur le site de l’éditeur, au prix d’un paquet de tabac (avec les feuilles). Il porte pour titre général Principes et organisation de la Société révolutionnaire internationale. Lire la suite de cette entrée »
La Confession de Bakounine au Passager Clandestin
Le printemps et l’été ayant été bien chargés, je me suis rendu compte, lorsque l’automne fut venu, que je n’avais fait qu’annoncer la parution de la réédition de la Confession, et que je ne l’avais pas désannoncée, comme on dit à la radio. Mea maxima culpa (puisqu’il faut se confesser), mais mieux vaut tard que jamais.
Depuis le mois de mai 2013, il est donc possible de se procurer, dans toute bonne librairie (par exemple, à Lyon, à La Gryffe ou au Bal des ardents si vous l’achetez, et ailleurs si vous la volez), cette nouvelle édition de la Confession de Bakounine. Pourquoi préférer cette acquisition à l’un des 555 livres qui marquent la rentrée littéraire en France? Tout simplement pour les raisons suivantes: Lire la suite de cette entrée »
Principes et organisation de la Société révolutionnaire internationale
Au début du mois prochain paraîtra aux Éditions du Chat Ivre un volume réunissant deux textes de Bakounine : le Catéchisme révolutionnaire, dont il a déjà été question à plusieurs reprises sur ce blog, notamment à l’occasion de sa réédition (identique par rapport à l’édition par Guérin dans l’anthologie Ni Dieu Ni Maitre) en 2010 par L’Herne, et un texte inédit à ce jour en version papier, qui décrit l’organisation de la société secrète révolutionnaire que Bakounine cherchait à mettre en place à cette époque (1866). Comme pour la Confession quelques mois auparavant, je me suis occupé de corriger la transcription du texte, d’y ajouter des notes et d’en proposer une présentation. Le travail a toutefois été d’une nature et d’une ampleur tout autres que pour le texte autobiographique de 1851, pour des raisons sur lesquelles je vais revenir. Lire la suite de cette entrée »
Réédition prochaine de la Confession de Bakounine
Autour du 15 mai prochain, l’excellente maison d’édition « Le passager clandestin » rééditera le texte de la Confession de Bakounine. J’ai rédigé la présentation et les notes de cette réédition, basée sur la traduction publiée en 1932 et réalisée par Paulette Brupbacher. C’est cette même traduction qui avait été rééditée en 1974 aux Presses Universitaires de France et que l’on trouve sur le CD-Rom des Œuvres complètes de Bakounine. Comme je l’ai déjà signalé sur ce blog à l’occasion d’un article sur cet ouvrage, une autre traduction existe en annexe du livre de Duclos. Bakounine avait rédigé ce texte au cours de l’été 1851, alors qu’il venait d’être livré à la Russie par l’empire d’Autriche (qui le détenait lui-même après qu’il lui eut été livré par le royaume de Saxe, puisque Bakounine avait été arrêté dans ce pays pour sa participation à l’insurrection de Dresde en mai 1849).
La collection « rééditions » dans laquelle sera publiée cette nouvelle édition de la Confession a pour particularité de faire précéder le texte d’une présentation par un spécialiste, et de le faire suivre d’un document contemporain qui suggère une actualité du texte réédité. Je vous laisse découvrir, en temps voulu, les parallèles qu’il a été possible de faire entre ce que raconte Bakounine dans ce texte et notre époque.
Bakounine et les ovalistes lyonnaises: une question de René Berthier à la cantonade
J’ai reçu le message ci-dessous de René Berthier qui me demande de le faire passer via ce blog. Il est question de la manière dont Bakounine a pu être désigné comme représentant des ouvrières ovalistes lyonnaise au congrès de Bâle de l’Internationale en 1869. Si vous avez des éléments de réponse à fournir à René, n’hésitez pas à les laisser en commentaire de ce billet. Pour ma part, j’incline à penser (préalablement à toute recherche sur la question) que ce sont les amis de Bakounine à Lyon qui l’ont fait désigner comme représentant de ces ouvrières. C’est notamment la personnalité d’Albert Richard qui me fait songer à cela (mais mon appréciation de cette personnalité est orientée par ce que je sais de son parcours ultérieur, peu glorieux). En effet, Albert Richard ne répugnait pas aux manœuvres qui sont habituellement le lot des parlements et des organisations politiques qui aspirent à y figurer. Ci-contre, la couverture de l’ouvrage que Claire Auzias et Annik Houel ont consacré à la grève des ovalistes de 1869 (Payot, 1982).