Articles avec le tag ‘Engels’
Bakounine et Schelling (1) : les données du problème
Cela fait plusieurs années maintenant que je dois m’attaquer à cette série de billets sur le rapport de Bakounine à Schelling – après avoir un peu évoqué les rapports avec Fichte et avant peut-être de m’attaquer à la question des rapports entre Bakounine et Hegel, si toutefois j’ai quelque chose de nouveau à dire par rapport à ce que j’ai déjà publié à ce sujet. Il se trouve en effet que ce que j’ai pu écrire à ce propos dans mes travaux était singulièrement lacunaire et ne tenait pas compte d’un certain nombre de lectures proposées, notamment en Allemagne, des écrits du jeune Bakounine, mis en relation avec le fait qu’il assista aux cours de Schelling à Berlin au cours de l’hiver 1841-42.
Avant donc de présenter à partir du prochain billet quelques pièces intéressantes (parental advisory: philosophical content!), il m’a semblé important pour commencer de rappeler quelles sont les données du problème s’agissant des rapports entre Bakounine et Schelling, si toutefois problème il y a, et aussi de présenter quel fut mon cheminement jusqu’à elles. Lire la suite de cette entrée »
Roman Rosdolsky, Engels et Bakounine
Pour apporter une première conclusion à cette série de billets sur l’engagement de Bakounine dans les révolutions de 1848 (dont on célèbre cette année les 170 ans), je vais évoquer quelque chose dont je n’avais pas parlé dans mon livre publié à l’ACL en 2009, La liberté des peuples: Bakounine et les révolutions de 1848, à savoir la manière dont il a été rendu compte dans la littérature marxiste de la polémique d’Engels contre l’Appel aux Slaves de Bakounine. J’en ai déjà dit un mot lors de mon intervention à l’EHESS le 9 février, mais je voudrais ici y revenir plus en détail, et partir pour cela de l’ouvrage de Roman Rosdolsky, dont je n’avais pas pris connaissance lorsque j’ai travaillé sur ce sujet il y a maintenant une quinzaine d’années. C’est Edward Castleton qui, en traduisant ma contribution à l’ouvrage collectif The 1848 Revolutions and European Political Thought, a attiré mon attention sur les travaux de Rosdolsky. C’est aussi l’occasion de dire que, parmi les recherches de ces dernières décennies sur les révolutions de 1848, on doit bien souvent à des chercheurs marxistes les informations dont on dispose sur l’implication de Bakounine dans ces événements. En témoigne un autre ouvrage, dont je parlerai prochainement: Fragmente zu internationalen demokratischen Aktivitäten um 1848 (M. Bakunin, F. Engels, F. Mellinet u. a.), coordonné par Helmut Elsner, Jacques Grandjonc, Elisabeth Neu et Hans Pelger, Trier, Schriften aus dem Karl-Marx-Haus, n° 48, 2000. Lire la suite de cette entrée »
L’Appel aux Slaves de Bakounine et Engels
Comme annoncé précédemment, je livre ci-dessous le texte de mon intervention à l’EHESS du 9 février dernier dans le cadre du séminaire « Révolutions de XIXe siècle et sciences sociales ». Je reviendrai dans un prochain billet sur les débats qui ont entouré les travaux de Roman Rosdolsky sur Engels et ses rapports aux « peuples sans histoire », notamment en tant que cela refait surgir des débats autour de Bakounine.
Comme pour le billet consacré à mon intervention à l’EHESS, l’image qui illustre celui-ci est tirée de ce site Internet, qui propose une version fac-similé de tous les articles de la Neue Rheinische Zeitung (Nouvelle Gazette Rhénane), le journal édité par Marx et Engels au cours des révolutions de 1848 et qui accueillit, dans ses n°221 et 222 (datés des 14 et 15 février 1849) la polémique d’Engels contre l’Appel aux Slaves de Bakounine. Lire la suite de cette entrée »
Bakounine et Engels à l’EHESS le 9 février 2018 (et en 1848)
Ceci est la première de quatre billets à propos de Bakounine et des révolutions de 1848. Avec un bon mois de retard, je procède à la désannonce (comme on dit à la radio pour donner le titre d’une chanson que l’on vient de diffuser) de mon intervention dans le cadre du séminaire « Révolutions du XIXe siècle et sciences sociales » organisé par Quentin Deluermoz et Caroline Fayolle. Je profite de ce billet pour les remercier de leur invitation et de leur accueil. On peut trouver le programme de leur séminaire en suivant ce lien. Le prochaine (et dernière) séance a lieu ce vendredi, avec Michèle Riot-Sarcey, Kristin Ross et Isabelle Garo.
Pour la séance à laquelle j’ai participé, le titre de mon intervention était « L’Appel aux Slaves de Bakounine et Engels : dimensions démocratique, sociale et nationale des révolutions de 1848 ». Dans la lignée d’une publication récente dont je ferai état dans un prochain billet, il s’agissait pour moi d’actualiser des travaux déjà vieux de dix ans sur Bakounine et les révolutions de 1848, et notamment de prendre en considération les débats dont les interventions de Bakounine et la polémique d’Engels contre l’Appel aux slaves ont fait l’objet à l’intérieur du marxisme. Je reviendrai plus en détail dans un prochain billet sur Roman Rosdolsky et son ouvrage sur le traitement par Engels des peuples sans histoire, notamment dans la Neue Rheinische Zeitung (Nouvelle Gazette Rhénane). Pour le fac-similé en ligne de ce journal édité par Marx et Engels, on peut se rendre à cette adresse, d’où j’ai extrait l’image qui illustre ce billet. Lire la suite de cette entrée »
Bakounine à Lyon selon Marx et Engels
Raconté par Marx et Engels, le passage de Bakounine à Lyon donne la chose suivante:
« Le mouvement révolutionnaire de Lyon venait d’éclater. Bakounine d’accourir rejoindre son lieutenant Albert Richard et ses sergents Bastelica et Gaspard Blanc. Le 28 septembre, jour de son arrivée, le peuple s’était emparé de l’hôtel de ville. Bakounine s’y installa : alors arriva le moment critique, le moment attendu depuis bien des années, où Bakounine put accomplir l’acte le plus révolutionnaire que le monde ait jamais vu : il décréta l’abolition de l’État. Mais l’État, sous la forme et l’espèce de deux compagnies de gardes nationaux bourgeois, entra par une porte qu’on avait oublié de garder, balaya la salle, et fit reprendre à la hâte le chemin de Genève à Bakounine. »
Une soirée chez Antigone
Dans le cadre de la tournée de propagande pour La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848, une rencontre était organisée à Antigone, café-bibliothèque-librairie à Grenoble ce mercredi 14 octobre à 20h. Antigone, c’est une association vouée à l’agitation artistique en milieu populaire, mais c’est aussi un lieu chaleureux où l’on peut boire un verre, lire de la littérature militante, acheter des livres d’éditeurs indépendants (à dominante libertaire, mais pas exclusivement), ou… rencontrer des auteurs.